Serie A : Un championnat en déclin
La Serie A a longtemps fait rêver, avec les Milans, la Juventus, les Romes se battant pour le titre et faisant bonne figure chaque année en Europe. Seulement, force est de constater que le championnat s’est affaiblit.
L’Europe est de moins en moins conquise
10 finales, 5 gagnées (Milan 1994, Juventus 1996, Milan 2003, Milan 2007, Inter Milan 2010), en 20 ans. C’est très beau à première vue, seulement, elles sont presque toutes regroupées sur la premiere décennie. Ensuite, il y a une chute claire des résultats. On pourrait dire que ce n’est pas inquiétant. Tout pourrait s’expliquer par la monté en puissance d’autres nations du football ou un petit manque de chance. Mais ce n’est pas que ça. Le foot italien, en tout cas la Serie A est en baisse, est devenue moins attractive. A l’image de Verratti qui a préféré le PSG à la Juve et a ajouté récemment que “aller jouer pour la Vieille Dame serait un pas en arrière”. Ce serait un problème de niveau de jeu de la génération italienne ? Ce n’est pas l’impression que l’on a en alignant les grands noms du football italien actuel: Balotelli, Immobile, Insigne, Rossi, Verrati, Barzagli, Chiellini, Buffon et Sirigu. L’équipe est peut-être un peu moins forte qu’en 2006 (année où l’Italie a gagné la Coupe du Monde) mais elle reste solide. D’ailleurs, la Nazionale avait fait bonne figure à l’Euro 2012 (perdu en finale) en éliminant notamment l’Allemagne de la compétition. De plus, les italiens se sont qualifiés, même si pas toujours sur de grands résultats, sans véritable problèmes pour le Mondial au Brésil, en faisant partie des premiers qualifiés.
Le nerf de la guerre, c’est l’argent
Le problème vient donc des clubs, qui sont pour la plupart en difficulté financière. Par exemple, le Grand milan de Seedorf, Maldini, Nesta, Pirlo, Inzaghi, semble bien loin. Depuis, la crise a frappé, Berlusconi a eu des problèmes juridiques et voilà que l’AC Milan vend ses plus grands joueurs de 2011 à 2012 (Ibrahimović, Silva, Zambrotta, Pirlo, Gattuso…) et se retrouve à tout reconstruire. Seulement, cette étape est pour le moment un échec, alors que le club semble en crise avec une possible non qualification à l’Europe pour l’année prochaine. Le problème est globalement étendu à tout le championnat qui a maintenant du mal à attirer des grands joueurs. Par exemple, Cavani est parti de Naples, qui recrute Réveillère en arrière droit, ou encore l’Inter qui, malgré l’arrivé d’un investisseur, semble encore avoir du mal à faire rêver et venir de grands noms. Certes la Juventus est parvenue à faire signer Tévez, mais il n’était clairement plus voulu en Angleterre, et la capacité de la Vieille Dame à conserver Pogba est mise en doute. L’Italie fait moins rêver qu’avant. Et cela se ressent dans les résultats.
Mais où sont les italiens ?
Ainsi, bien loin des années ou l’Italie brillait en Europe, il y a un constat presque choquant cette année: 1 seule équipe de Série A a atteint un quart de finale Européen. Et c’est la Juventus, championne ces deux dernières saisons, et sortie d’un groupe de la Ligue des Champions pourtant à la hauteur d’un grand d’Europe ( Real Madrid, Galatasaray, Copenhague). Certes on peut accorder à la Fiorentina qu’elle a eu la malchance de tomber sur les Bianconeri en 8e, mais Naples aurait pu représenter son pays, si les napolitains avaient su se défaire de Porto, qui est tout de même une bonne équipe d’Europe. De plus, il ne faut pas oublier que nous ne parlons ici pas de la Ligue des Champions, mais bien de la Ligue Europa, puisque le seul club de la “botte” à avoir atteint un tel niveau, est l’AC Milan. Seulement les Rossoneri ont été assez largement sortis par l’Atlético Madrid (5-1 au cumulé).
Dans cette période difficile, il ne reste presque plus qu’à espérer que l’amour du pays puisse retenir des joueurs comme Immobile, Insigne, ou qu’un peu d’argent arrive dans les caisses des clubs de Serie A, au risque de voir ce championnat se retrouver un peu en retrait. Il serait d’ailleurs bien inspiré de la part de la Juventus de gagner la Ligue Europa à domicile, pour envoyer un message : la Serie est encore bien là. Surtout que cela pourrait inspirer la Nazionale lors du Mondial 2014, où une bonne figuration pourrait relancer l’optimisme pour l’Italie du football.