Sepp Blatter : Coupable ou responsable ?
Sepp Blatter décrochera-t-il vendredi prochain son cinquième mandat au 65e congrès de la Fédération internationale de football qui s’ouvre demain au Hallenstadion de Zurich? Contesté depuis longtemps par certains membres, le scandale de corruption qui secoue depuis ce matin les instances de la FIFA ne va-t-il pas faire regretter le retrait incompris de la candidature de Michel Platini ?
« Ce matin, le comité exécutif de CAF a réitéré son soutien à M. Blatter tout en laissant libre ses membres de leur vote, à déclaré un de ses responsables. Ce qui est arrivé ce matin peut rabattre les cartes pour l’élection » a quand même ajouté l’officiel.
Si les hauts dignitaires de la FIFA s’évertuent à écarter les soupçons de corruption qui pourraient peser sur leur patron et leur secrétaire général Jérôme Valcke, il n’en reste pas moins vrai que les membres arrêtés à Zurich en Suisse sont des proches, de très proches collaborateurs même du Président de la FIFA. D’ici à penser que… De toute façon, s’il n’est pas directement impliqué, Sepp Blatter reste néanmoins coupable d’avoir trop longtemps fermé les yeux. Pire, son système de gouvernance repose précisément sur l’encouragement implicite à « se payer sur la bête » et la volonté de ne pas aller mettre son nez dans les petites affaires des autres. Les multiples délits commis par des membres issus de la zone Concacaf (confédération d’Amérique du nord, centrale et des Caraïbes) ne pouvaient être décemment ignorés par la Présidence. Dirigeant d’une main de fer la FIFA, Sepp Blatter ne pouvait qu’au mieux fermer les yeux, au pire…
Depuis sa nomination en 1998, Sepp Blatter a perdu quelques vice-présidents, victimes du scandale de trop, ou de mort naturelle. Rien d’étonnant pour beaucoup. À force de passer entre les filets, si cette fois c’était la tête de Blatter qui était visée ? Avec dans l’opposition Michel Platini qui affirmait être le seul à pouvoir battre le big boss du foot mondial, lorsque l’on voit comment il a réformé l’UEFA, on peut désormais regretter le retrait du français afin de soutenir la candidature du jeune prince Ali Ben al-Hussein de Jordanie…
À force d’être trop sûr de soi, les obstacles peuvent devenir plus difficiles à surmonter. «Mon programme, avait lâché Sepp Blatter pour sa campagne de réélection, ce sont mes quarante ans à la FIFA». Une manière de dire: «La FIFA, c’est moi.» Mais pour combien temps encore ?