Real Madrid : La révolution, une vraie fausse bonne idée ?
Florentino Perez, le président du Real Madrid, a annoncé hier le licenciement de son entraîneur Carlo Ancelotti. Pas sûr toutefois qu’il y ait plus de facteurs aggravants qu’atténuants…
Le parcours de Carlo Ancelotti à Santiago Bernabeu prend fin. Certes, les insistantes rumeurs nous en avertissait, mais la nouvelle reste un choc. Le parcours madrilène de l’entraineur italien est annonciateur de bien des changements, et soulève également la question de la continuité. En termes d’effectif certes, mais également de résultats. Carlo Ancelotti en est l’énième victime. Une politique parfois efficace, souvent désastreuse, mais il convient de rester prudent quant à l’avenir du Real. L’équipe est avant tout en déficit de confiance.
Les adieux à Ancelotti, pas la meilleure idée.
On imaginait aisément la presse espagnole nous informer bientôt du plus ou moins sévère recadrage dont aurait fait l’objet Ancelotti de la part de son président en vue de la saison prochaine. Un dernier avertissement. Il n’en fut rien et l’heure est désormais à la révolution. Le monde du football est cruel et nous le savions, mais la chose est pas loin d’être inédite. Des arguments, le coach italien en possède pourtant à revendre. La Decima tant attendue, une série rocambolesque de 22 victoires consécutives, une saison soi-disant blanche, pourtant auréolée du titre de champion du monde des clubs…
La liste est longue dans le texte, mais aussi dans le jeu. Certes, Ancelotti a occasionné bon nombre de changements, parfois audacieux, lors de sa deuxième saison. Ce qui contraste avec une première saison toute en souplesse tactique, ce à quoi nous faisions allusion dans cet article. Son apport et ses caractéristiques semblaient toutefois apprécié par les joueurs madrilènes, certains se montrant touchés par cette éviction. Une donnée non négligeable que le futur technicien ne devra pas sous-estimer. Le public, lui aussi, aurait souhaité conservé son « mister » si l’on en croit globalement les statistiques rapportées par Marca. Un peu plus de 70% auraient aimé le voir poursuivre sur le banc du Real Madrid.
Dégringolade en une saison, pourquoi, et comment ?
Pas rancunier, Carlo Ancelotti a assuré vouloir prendre une année sabbatique et venir s’asseoir régulièrement dans les travées du stade Santiago Bernabeu pour soutenir une équipe dont il dit avant tout être un inconditionnel supporter. Bel esprit. Mais cette mentalité peut-être suggérée par un brin de résignation. Le technicien italien n’ignorait certainement pas que sa deuxième saison, parsemée de choix hasardeux et de méthodes proches du système D dans des moments critiques, ne serait que peu appréciée en cas d’échec. La part de cruauté est grande, mais connue d’avance. Carlo Ancelotti a sans doute fait ce qu’il estimait judicieux. Ainsi, dans l’article que nous citions précédemment, nous évoquions le replacement hasardeux de Sergio Ramos en quart de finale de Ligue des Champions, ou encore plus récemment, la fébrilité défensive incompréhensible dont font preuve les joueurs madrilènes. Par entêtement ou par laxime ? Les deux, dans le pire des scénarios.
Ce qui reste un mystère, c’est la violente dégradation des résultats à la mi-saison. Si ce n’est davantage, ce changement brutal dans l’attitude de l’équipe est tout autant responsable de son licenciement que les récents résultats. Si on loue la performance historique de 22 victoires consécutives, c’est pour souligner l’incompréhensible dégringolade qui lui a succédé. Des absents, certes, mais surtout des absences…
En somme, il reste difficile de dire que cette éviction est un bien fondé et que ses retombées seront globalement positives. Comme toute révolution programmée, la tournure des événements est soumise à énormément de facteurs. La direction madrilène a bien entendu décidé qu’elle nommerait son successeur dans les prochains jours. On parle d’une semaine. Divers profils sont discutés, et nous évoquions hier la possibilité que le poste soit attribué à Rafael Benitez. Quoi qu’il en soit, le mercato s’annonce une nouvelle fois agité, tant dans le sens des départs que dans celui des arrivées ! La continuité ne rentre pas dans les projets immédiats de Florentino Perez, dont on semble désormais pouvoir dire plus que jamais qu’il a foi en sa méthode.