Quel onze titulaire pour les Bleus ?

A un an du championnat d’Europe des nations, la France déçoit et devra, en qualité d’organisateur, rehausser puis maintenir son niveau afin de tirer son épingle du jeu. Si les talents individuels sont incontestablement présents, les trois dernières rencontres nous laissent perplexes quant aux chances de cette équipe.

Il y a pourtant moyen de faire quelque chose. Une triste défaite contre l’Albanie ne peut pas effacer tant de promesses. Les différents sondages qui habillent la toile dernièrement sont cruels, mais réalistes. Si Valbuena apporte un réel soutien, il est difficile de comprendre en quoi sa place de titulaire indiscutable est justifiée. Les relations affectives sont un plus, mais ne doivent pas dicter la loi du terrain. Giroud inexistant qui apporterait un plus tactique si utilisé avec parcimonie. Ou encore Fékir au milieu de terrain, s’étant montré bien plus convaincant et décisif que son homologue moscovite ses derniers temps, tant en championnat qu’en équipe nationale. Il convient de rappeler toutefois que nous sommes au mois de juin, tous les joueurs sortent d’une saison longue et difficile, et viennent pour certains de se hisser au moins jusqu’en demi-finales des coupes européennes. Une baisse de rythme est donc logique. Mais ce qui dérange, c’est l’impossibilité de distinguer un véritable onze type viable.

Misons donc sur la qualité brute, et tentons de placer tout le monde dans les meilleures dispositions. Ainsi, quelques changements et coups audacieux sont possibles. Un besoin de jeunesse criant qu’il est peut-être tant de satisfaire, avec une génération de joueurs sérieux et disciplinés (jusqu’ici).

Introduisons un rapide schéma, avant de développer :

Lloris (Mandanda)

Corchia (Debuchy) Varane (Sakho) Mangala (Laporte) Kurzawa (Evra)

 Matuidi (Gonalons)

                                                              Pogba (Sissoko)

 Griezmann (Payet)                     Benzema (Valbuena)                        Fékir (Ntep)

Lacazette (Gignac)

Aucune raison d’inquiéter Hugo Lloris au poste de gardien de buts. S’il devrait se concentrer davantage, le portier tricolore reste un joueur de classe mondiale, capable de réflexes hors norme.
Au poste de latéral droit, Sébastien Corchia. Grande promesse et joueur tenace, il saurait progresser rapidement à Clairefontaine au milieu de joueurs expérimentés et moins doués naturellement que lui. N’importe quel latéral d’expérience aiderait à sa progression.
En défense centrale, un pari qui n’est pas évident aux yeux de tout le monde, qui reste malgré tout un pari : Varane-Mangala. Une relative sécurité car si le talent pur une fois de plus des deux joueurs n’est pas à remettre en cause, il faut faire peser sur eux une pression qu’ils sont en age et en grade de supporter. Le maillot bleu doit leur inspirer quelque chose, de sorte que les éloges faites à Varane et le prix payé par Manchester City pour Mangala soient justifiés.
Sur le côté gauche, Layvin Kurzawa, supplée par Patrice Evra. On mélange jeunesse et expérience à un même poste, alternant entre fougue et sérieux au besoin.
Au milieu de terrain, le « chien fou » Matuidi, pour la sécurité et le repli dans un rôle de numéro 6 dans lequel il excellait il y a quelques saisons. Pogba, plus technique, plus surprenant, plus créatif dans un rôle un peu plus avancé afin de couvrir des distances. On peut s’étonner de la présence de Fékir sur une aile, mais en vue de l’Euro, sa renommée certes grandissante n’est pas encore à son paroxysme. Deschamps devrait profiter de sa fraîcheur et de sa technique pour déstabiliser les défenses adverses, avec un joueur qui promet d’être un futur cador, et créer un penchant à Griezmann sur le côté droit. Tous deux sortent de belles saisons avec des valeurs sûres de leurs championnats (Atletico Madrid, Lyon).

Autre surprise en position de numéro 10 : Benzema. C’est davantage un essai qu’une conviction, mais cette idée est motivée par la qualité de passe et la capacité à conserver le ballon du madrilène. Un registre de jeu dans lequel il excelle : servir et se retourner à toute vitesse dans les 30 derniers mètres. Si ses capacités de buteur lui permettront de faire quelques matchs en pointe ainsi que de scorer régulièrement, peut-être en duo dans une autre configuration, il reste plausible de le voir évoluer dans ces conditions au Real Madrid. Un Ronaldo moins utile dans le jeu et qui marque à foison, et un Benzema moins prolifique mais exquis dans le toucher de balle ? L’idée n’est pas saugrenue. La continuité que lui apporterait ce poste en EdF pourrait en faire un des meilleurs numéro 10 du moment, lui qui est étonnamment altruiste pour un buteur.

En pointe pour finir, la sensation lyonnaise Alexandre Lacazette, qui nous laisse entrevoir des qualités de finisseur et buteur dignes des plus grands. Son apport dans le jeu pouvant être considérable grâce à une bonne intelligence de jeu, on ne devrait pas s’inquiéter du pressing et du repli avec lui. Une équipe jeune, rapide, technique, qui ne devrait pas broncher quant aux directives tactiques, notamment en phase défensive. Voilà ce qu’il faut à cette formation pour espérer rejoindre le dernier carré de son Euro.

Une formation certes offensive mais qui s’appuie sur des éléments défensifs de qualité, qui doivent miser sur la concentration comme leur principal atout. Une caractéristique qui leur a fait défaut dernièrement. Il est nécessaire d’être flexible au niveau tactique en équipe nationale afin de garantir un équilibre en toutes circonstances. Pour cette raison, les changements de postes de Benzema et Fékir semblent pouvoir fonctionner, à condition que les combinaisons soient travaillées à l’entraînement et que la chose découle d’une véritable volonté.
N’hésitez pas à réagir à et nous proposer vos changements ou améliorations pour cette équipe !