PSG – Zoom : Que signifie l’apport d’Angel Di Maria ?
Longtemps espérée, désormais réelle, l’arrivée d’un joueur du calibre d’Angel Di Maria dans la capitale est un véritable soulagement pour les supporters parisiens. Privés de recrues de cet acabit par les exigences du fair-play financier, le PSG peut désormais dépenser (pas sans compter non plus) et ne s’en est pas privé. Le fossé entre les franciliens et le reste du championnat semble voué à se creuser toujours davantage…
Pisté depuis déjà 2 saisons par le PSG, Angel Di Maria revêtira bel et bien la tunique rouge et bleue la saison prochaine. Un véritable feuilleton en plusieurs saisons, qui connait un dénouement dont on oublierait presque le caractère étonnant, tant ces derniers jours ont vu fleurir les nouvelles en tous genres : rares sont les formations qui se débarrassent d’un prétendu top player un an après son arrivée, pour 63millions qui plus est. Soit 12 de moins que le prix d’achat.
Nous l’annoncions hier, en coeur avec l’ensemble des médias sportifs européens depuis quelques jours et relayés à nouveau par l’Equipe aujourd’hui, Di Maria sera à Paris la semaine prochaine.
Le joueur quant à lui, sort d’une saison délicate sous les couleurs de Manchester United. Celui qui a quitté le Real Madrid à l’été 2014, tout frais vainqueur de la Decima (dixième Ligue des Champions remportée par le club) n’a pas eu l’influence escomptée dans le jeu mancunien.
Régulièrement intronisé au milieu de terrain, en lieu et place d’un meneur de jeu ou d’un relayeur, Di Maria avait notamment prouvé sa grande polyvalence lors de son passage à Madrid. Surtout lors de la première année de Carlo Ancelotti, qui n’aurait pas renié la présence de Di Maria dans son équipe du PSG, tant l’argentin fut un couteau suisse pour le technicien italien.
Dans ce cas de figure, quid du rôle que tiendra le virevoltant ailier dans le schéma de jeu parisien ? Si Laurent Blanc, en bon manager d’égos qu’il est, n’aura aucun mal à canaliser la personne, il demeure plus délicat de comprendre le réel apport du joueur dans cet effectif. Son arrivée peut signifier le départ de Lavezzi. Du poste pour poste, donc dans ce cas de figure. Cependant, il est également possible pour une équipe qui joue la Ligue des Champions et qui vise le dernier carré, d’en faire le titulaire du poste, plaçant ainsi Lavezzi dans la peau du remplaçant.
Si Motta, lui, venait à partir, bien qu’il semble avoir compliqué les choses, la polyvalence de Di Maria permettrait au PSG de se munir d’un véritable chien enragé, car s’il retrouve le niveau qui fut le sien à Madrid, la qualité de son repli défensif pourrait être tactiquement précieuse.
Problème, des pépins physiques à répétition la saison dernière qui viennent semer le doute quant à la capacité du « Fideo » à tenir une saison entière dès la première année.
Effectivement, Di Maria a connu quelques blessures, mais n’a surtout pas effectué la préparation qu’il espérait. Impuissant en finale du mondial, qu’il n’a pas jouée pour cause de blessure, l’ailier Argentin avait jusque-là porté son équipe. Son niveau de forme est en quelque sorte comparable à ses performances sur une saison, si on met à part la deuxième et dernière saison d’Ancelotti au Real Madrid, durant laquelle Di Maria s’imposait comme l’un des cinq meilleurs joueurs du monde.
L’intéressé ne pouvait à juste titre n’être considéré comme un crack lors de sa dernière saison madrilène. Lui qui a tant appris à Madrid, avait habitué le Bernabeu à des performances inégales, tantôt fulgurantes, tantôt volontaires mais inefficaces. Un statut donc déchu depuis son passage à MU, à reconquérir, sur lequel Paris compte s’appuyer. Ses explosions, ses dribbles, et pour peu qu’elles soient cadrées, ses frappes supersoniques : tous ces éléments font du néo-polyvalent néo-parisien (Ancelotti en avait fait un excellent milieu de terrain central) un élément précieux pour toute équipe jouant sur plusieurs tableaux.
Le doute concerne donc son insertion tactique à première vue, qui ne semble pas en phase avec l’état de forme dans lequel le joueur semblait être en 2014/2015. Ayant effectué une Copa America intéressante, avant de se blesser à nouveau contre le Chili en début de match, son cas pourrait en bien des aspects être inquiétant.
Si l’heure est à l’optimisme, car on connait la volonté parisienne de se forger un statut de grand club (ce qui passe par une gestion attentive des besoins des joueurs) il ne faut pas oublier que cette première saison sera avant tout un test. Il n’est pas écrit que Di Maria aura besoin d’une montée en puissance, évidemment, lui qui peut très bien nous surprendre dès la première rencontre qu’il disputera. La logique veut cependant qu’il prenne son temps, puis accélère. A l’image de nombreux joueurs sud-américains récemment arrivés au PSG, comme Lucas, ou Pastore, qui aura mis un certain temps quant à lui.
Ainsi, on attend un joueur explosif, capable de se régaler dans notre championnat, et de rendre fous les supporters parisiens comme les défenses adverses. Toutefois, même à son meilleur niveau physique et technique, Di Maria aura besoin d’un encadrement et d’une compréhension tactique. Lui qui peut dépanner au poste de numéro 6, peut également perturber les lignes adverses au poste de numéro 10, mais est davantage connu pour son jeu d’ailier détonnant, rapide, technique.
Paris devra peut-être se montrer patient avant de jouir pleinement du talent d’Angel Di Maria.