PSG : Sirigu va-t-il prendre la porte ?

Salvatore Sirigu se rapproche progressivement des 200 matches sous le maillot du PSG. Pourtant, il pourrait bien ne jamais les atteindre. Paris a en effet enregistré sa première arrivée, en la personne du gardien Kevin Trapp (ex-Eintracht Francfort). Cela fait donc deux titulaires pour une cage, et un Nicolas Douchez qui ne veut pas du numéro trois sur le dos. Une équation tout sauf simple qui pourrait pousser Sirigu à prendre la porte, plus ou moins volontairement. 

Un ciel gris sur le conundrum parisien

L’homme est titulaire en club depuis 2009, de la Sicile à l’Île-de-France. Pourtant, il a suffi d’une saison 2014/2015 insuffisante, à défaut d’être intrinsèquement mauvaise, pour chambouler les pièces de l’échiquier. Principale cible des critiques, avec Edinson Cavani, concernant l’incapacité du Paris Saint-Germain à passer un cap au plus haut niveau du football européen, le gardien italien n’a pas entendu autant de « Sirigu, Sirigu, Sirigu » qu’auparavant résonner dans les virages du Parc des Princes. Sa place dans les cages n’a pas pour autant  été remise en question par Laurent Blanc lors de la saison, ce dernier conservant l’alternance entre Sirigu et Douchez selon les compétitions. L’arrivée d’un nouveau venu va, en revanche, tout remettre en question.

L’athlétique et prometteur Kevin Trapp a posé ses valises au PSG. A tout juste 25 ans, l’Allemand – qui revêtira le numéro 16 – fait partie avec Ter Stegen de cette génération dorée qui fera, comme d’autres avant elle, le bonheur de la Maanschaft (si tant est que Neuer disparaisse un jour de la circulation). Dans l’esprit de Laurent Blanc, la conséquence de cette arrivée est claire : Trapp n’est pas venu pour chauffer le banc, et prendra bel et bien la place de Sirigu. Certains observateurs avisés du football européen ont évoqué la possibilité d’un roulement à la barcelonaise, où  Ter Stegen joue la Ligue des Champions et Claudio Bravo la Liga. Mais ce système à la hiérarchie à la fois claire et floue, critiqué par les observateurs malgré les multiples succès du Barça cette saison, n’est en aucun cas envisagée pour le moment par Blanc. Si l’on ajoute à cela le cas Douchez, parfaitement épanoui dans son rôle de doublure mais n’envisageant pas de s’enterrer en tant numéro trois, des décisions vont ainsi devoir être prises.

Deux solutions : partir ou… partir

Bien sûr, la solution de rester et de se battre pour sa place s’offre à Sirigu, sous contrat avec le PSG jusqu’en 2018. Nasser Al-Khelaïfi a même affirmé sa volonté d’avoir plus d’un homme fort à chaque poste, et de voir une concurrence saine. Mais le monde du football est souvent (toujours?) fidèle à lui-même : combien de gardiens ont réussi à renverser une hiérarchie érigée par l’entraîneur en début de saison ? De Keylor Navas à Petr Cech, pour des raisons différentes, Salvatore Sirigu ne serait pas le premier gardien talentueux à se retrouver sur le banc de touche. Or, une place de titulaire est vitale pour l’Italien. A 28 ans, il est encore jeune à son poste, avec encore au minimum six ans de carrière devant lui, et les enjeux sont multiples.

Il y a, encore et toujours, celui de la Squadra Azzura : si Gianluigi Buffon a atteint l’immortalité depuis plusieurs années déjà, Sirigu se doit de maintenir un niveau de performance constant pour conserver sa place et potentiellement hériter du poste, alors que la jeunesse (Consigli, Perin…) tape à la porte. Il y a, également, le risque de s’enterrer dans une place de numéro deux : que Douchez parte ou non, rien de positif ne pourrait ressortir d’une saison quasi-blanche, alors qu’Areola – prêté à Villarreal – est promis à revenir dans l’effectif parisien, sans doute dès l’année prochaine. Mais si Sirigu venait à quitter le PSG, où pourrait-il donc aller? L’homme aime la France, mais sans doute pas de là à s’installer dans un autre club. Tous les clubs français pouvant lui garantir un challenge sportif intéressant ont chacun, de toute façon, un titulaire installé, de Lopes à Mandanda. Qu’en est-il des autres championnats majeurs? Le marché des gardiens est toujours aussi fermé, no surprise. Seule la Serie A semble donner au portier une cote honnête, mais absolument rien de concret ne se détache. La bonne nouvelle reste l’annonce dès début juillet de la situation en place : Sirigu a jusqu’à fin août pour décider de son sort. Une tâche tout sauf simple.