PSG : Cavani, vedi… mais pas vici
La France du football reste groggy, après l’élimination du PSG en quart de finale de la Ligue des Champions. Vainqueurs 3-1 à l’aller, les parisiens ont chuté à Stamford Bridge.
Chef d’œuvre tactique du Special One, José Mourinho ? Faillite collective des hommes de Laurent Blanc ? Il s’agit de ne pas accabler le seul club français ayant actuellement les moyens d’atteindre un tel stade de la compétition. Mais l’attaque parisienne, et surtout l’imprécis Cavani, devra tirer les leçons de cette défaite.
Cavani a joué… comme Benzema
Attention, pas le Karim Benzema version 2014. Non, Edinson Cavani a joué de la même façon que le faisait Benzema en Equipe de France, en 2013. Vous rappelez-vous cette habitude de décrocher, en permanence ? Les reproches sont les mêmes : manque de présence dans la surface, manque de lucidité dans la surface… Cavani défend plus certes, il n’a pas rechigné à reculer, jusqu’à sa propre surface parfois, pour aider son équipe. Mais il a montré, comme l’attaquant français lors de sa (longue) disette, des signes trahissant un cruel manque de confiance, d’un homme dont les doutes l’empêchent d’être à 100%.
« Ce n’est pas un homme heureux »
Appelé à analyser le match le soir de la défaite, Guy Roux a exprimé un jugement clair concernant Cavani. « Ce n’est pas un homme heureux, donc ce n’est pas un joueur heureux. Il ne peut pas avoir la joie de jouer, il ne peut pas avoir la réussite de ceux qui ont la joie de jouer ». Pas un homme heureux ? L’ex-napolitain avait récemment exprimé son mal-être, en plus d’événements dans sa vie privée, à propos de son poste sur le terrain. L’homme n’aime pas être exilé à droite, même si sa conscience collective lui fait courber l’échine. Sa position ne le met plus en confiance comme auparavant, même s’il s’est progressivement habitué à ce statut de « quasi-deuxième attaquant axial qui reste sur l’aile droite », pour grossir le trait. Quelle conséquence ? Si l’on n’est pas complètement certain de l’existence d’une Zlatan-dépendance pour le PSG, on l’est beaucoup plus pour celle d’une Zlatan-dépendance de Cavani. Contre Chelsea, l’uruguayen n’a pas réussi à redevenir le « Matador » qu’il est censé être, et a machinalement rempli son rôle habituel de deuxième attaquant, délaissant bien trop souvent la surface londonienne, et s’éparpillant. La situation n’est pas totalement nouvelle, bien que différente.
Revoir l’utilisation de Cavani
A Naples déjà, les mêmes reproches lui étaient parfois formulés. Ceux de s’éparpiller, de trop défendre. Mais la situation n’était pas la même : le football napolitain, tout d’abord, était fait de contres ; mais surtout, Cavani était l’homme de pointe, le seul, l’unique, et possédait repères, automatismes et confiance. Dès le début, le cas de l’attaquant a été un casse-tête pour Laurent Blanc : parce qu’Ibra est indélogeable, parce qu’un 4-4-2 est difficilement réalisable dans le football moderne. Cavani est amené dans le futur à remplacer le géant suédois, qui ne sera pas éternel. Mais pour l’instant, le voilà forcé à ronger son frein. La pointe de l’attaque lui appartient encore le temps de l’absence de son coéquipier, et peut-être verra-t-on un réveil contre Lyon samedi soir : n’oublions pas qu’il s’agit d’un joueur de grande classe. En revanche, il est permis de douter qu’il accueillera sourire aux lèvres l’idée d’une nouvelle saison de même facture. Que faire dans ce cas ? Changer de système ? Difficile d’imaginer que Blanc se prive d’un 4-4-3 qui, excepté la récente contre-performance, a plus que fait ses preuves. Le coach parisien devra pourtant se pencher sur la question.
Et vous, que pensez-vous que Cavani se satisfera éternellement de son rôle de second ? Ou son mal-être poussera-t-il Laurent Blanc à revoir son système ? Vous pouvez donner votre avis en commentant ci-dessous.