Premier League : Pourquoi City méritait le titre
Après un temps d’adaptation inévitable notamment lors de matchs à l’extérieur, Pellegrini a rendu une copie tactique quasi parfaite dès sa première saison. De bon augure pour la suite de Manchester City.
Deux trophées d’entrée de jeu. Peu d’entraineurs ont eu tant de réussite en reprenant une équipe. Tout le vestiaire n’a cessé de vanter les mérites de celui qui y a restauré l’harmonie, et ces ondes positives se sont clairement ressenties sur leurs performances cette saison. Le manager Chilien a d’ailleurs rarement été pris en défaut lors de décisions controversées où l’émotion n’a jamais troublé son jugement. Sa plus grande réussite reste sans doute la saison de rêve de Yaya Touré, qui avec 20 buts et 9 passes décisives cette saison fut l’élément offensif le plus prolifique des Skyblues en championnat.
Des joueurs en confiance
Comment faire pour que, d’une année sur l’autre, votre équipe marque 102 buts au lieu de 66 avec sensiblement le même nombre de passes et de tirs au but ? La confiance de Pellegrini en ses joueurs pour qu’ils laissent libre cours à leur créativité y est sans doute pour quelque chose. Sud-américain dans l’âme, il a laissé ses joueurs provoquer, dribbler, étirer les défenses, patienter jusqu’à la bonne opportunité et leur a ainsi ouvert beaucoup plus de possibilités de marquer. Résultat : moins de stress dans la surface, davantage de buts en phase de jeu et donc un pourcentage de réussite qui explose.
Sens tactique de haut vol
Cette confiance s’est ressentie jusque dans ses décisions les plus difficiles à prendre. El Ingeniero se sera tout de même permis de recadrer Joe Hart, de mettre les recrues 2013 Álvaro Negredo, Jesús Navas, Fernandinho ou Stevan Jovetić sur le banc si d’autres joueurs faisaient tactiquement mieux l’affaire, d’instaurer une rotation entre Gaël Clichy (plus défensif) et Aleksandar Kolarov (plus offensif) selon les adversaires ou de maintenir sa confiance à un Martín Demichelis au flair défensif retrouvé au contact de celui qui l’avait sous ses ordres à Málaga et à River Plate, avant son passage au Bayern.
Yaya Touré inarrêtable
Le plus gros coup du manager des Citizens restera l’explosion offensive de Yaya Touré. Responsabilisé sur coups francs (4 cette saison), repositionné derrière l’attaquant en fin de match pour mieux dynamiter des défenses usées (5 buts dans le dernier quart d’heure), conseillé par son entraineur pour mieux doser ses élans offensifs qui deviennent de plus en plus naturels chez lui, le meilleur joueur Africain de l’année est passé d’un but tous les sept tirs à deux sur cinq cette saison. Sans compter les offrandes du milieu de terrain Ivoirien à ses compères en attaque, Sergio Agüero, Edin Džeko ou encore Samir Nasri.
Si Pellegrini résiste à la tentation de tout chambouler lors du mercato estival, difficile alors d’envisager que Manchester City ne puisse pas devenir encore plus solide et dangereux la saison prochaine.