OM – Liberec (0-1) : Marseille à l’asphyxie dans la défaite
Survivre à travers l’Europa League est un objectif côté marseillais. S’il s’agissait d’abord de briller sur plusieurs tableaux, le début chaotique en championnat ne laisse guère d’autres options que de montrer sur la scène européenne que cette équipe sait jouer.
Après sa sortie contre la mentalité des joueurs français, on pouvait penser que Michel laisserait donc quelques cadres au repos. Diarra va effectivement regarder ses partenaires des tribunes, alors que Nkoulou et Barrada vont démarrer sur le banc. La non-présence du marocain va enfin pouvoir laisser la place de meneur à Cabella, jusqu’à maintenant bloqué sur un côté. Le dispositif technique change aussi puisque l’OM passe d’un 4-3-3 à un 4-2-3-1, en changeant la direction du milieu en triangle.
Le coup d’envoi est donné par les Marseillais qui ont cruellement besoin de gagner. S’ils étaient sans vie contre Angers, les hommes de Michel sont plus joueurs ce soir. L’OM dédouble les combinaisons et fait preuve de bonnes intentions face à un adversaire jouant très bas. Les combinaisons se font majoritairement côté gauche, celui de Benjamin Mendy enfin de retour. Liberec apporte quand même une densité défensive, mais cela ne peut pas être assez. Les Phocéens ont très clairement la maîtrise, non seulement du ballon mais aussi du jeu, sans pour autant être impeccables techniquement. La récupération haute les aide à maintenir une certaine pression sur le bloc visiteur. Ocampos (9′, 11′) ou Alessandrini (11′) ne passent pas loin du but. Liberec cherche clairement le contre mais leur faiblesse technique les empêche de profiter du peu de ballon qu’ils ont. Mandanda voit enfin la tête d’un attaquant tchèque qui écrase sa frappe, bien rattrapé par Rolando (15e).
L’OM poursuit tout en maîtrise mais manque vraiment de tranchant devant. Si les deux premiers rideaux sont systématiquement effacés, la dernière ligne du Slovan garde un peu de solidité. De plus en plus bas, les visiteurs sont proches de jouer dans leur but. Les Marseillais peuvent s’en vouloir de ne pas être capable de faire trembler les filets sur les occasions qui se suivent au fil du temps. Alessandrini manque même une grosse occasion au point de penalty sur un bon service de Michy (28e). L’OM joue logiquement haut mais manque d’application dans le dernier geste, encore et toujours. Dans les 10 dernières minutes, les visiteurs se montrent un peu grâce aux coups de pieds arrêtés qui s’empilent. Ca n’est cependant pas suffisant pour tromper Mandanda. Après d’autres offensives vaines et un petit cafouillage dans la surface, l’OM rentre au vestiaire pour la mi-temps.
Dans un Vélodrome creux (10 000 personnes !), les Phocéens montrent enfin un peu de jeu face à un Slovan Liberec faible, il est vrai. Marseille a très largement dominé le jeu mais la cruelle imprécision des attaquants coûte pour l’instant deux points aux Olympiens. Le jeu est bon, maintenant les buts doivent suivre.
Sans changement et sous les encouragements du public, les Olympiens lancent la deuxième mi-temps. Dès la reprise, Ocampos déclenche de loin, au dessus. En partant sur les mêmes bases qu’en première mi-temps, avec l’apport de mouvement dans les derniers mètres, l’OM compte bien ouvrir le score. Au tour de Lucas Silva d’essayer, trop croisée (48e). Le Slovan a pris confiance grâce à cette première mi-temps mais ne se risque pas à attaquer pour autant. Toujours repliée derrière, l’équipe tchèque essuie les offensives marseillaises. Entre Alessandrini, Batshuayi et Ocampos, la précision n’est clairement pas au rendez-vous.
Entre Koubek et frustration, l’OM chute lourdement
Au fur et à mesure, le soufflé retombe et l’OM perd en confiance (s’il en restait un peu). La frustration gagne du terrain et les nerfs français sont à vif. L’OM déjoue, heureusement pour Michel que le Slovan manque de justesse. Le jeu s’effrite également, la domination phocéenne est moins nette. Les ballons passent au dessus ou à côté, encore et toujours. Morphée tend ses bras aux spectateurs. Mais alors que l’on croyait le pire arrivé, le Slovan glace le Vélodrome en ouvrant le score sur un ballon que les Marseillais n’ont pas réussi à dégager. 0-1, Coufal, défenseur et maintenant buteur, est à la fête. L’entrée de Sarr va apporter un peu de mouvement, mais le ballon finit encore et toujours au-dessus, sauf quand le gardien tchèque Koubek sort des parades réflexes étonnantes. L’arbitre met fin au cauchemar marseillais après 5 minutes de temps additionnel.
Alors que l’on pensait cette rencontre faite pour ressourcer les Marseillais, ils ont maintenant la tête dans le sac. Ultra-dominateurs en première période, le mutisme des attaquants bleu et blanc laissait entrevoir une seconde période ou un but devenait crucial, mais très accessible. Enfin, c’est ce que l’on croyait. Encore et toujours imprécis, les Phocéens vont le payer extrêmement cher en fin de match quand Liberec va réussir le hold-up parfait, 0-1. Tout n’est pas à jeter, mais une défaite face à un tel adversaire reste inacceptable. N’enlevons cependant pas aux visiteurs leur courage et leur inflexibilité devant leur but, tout comme la très bonne performance du gardien Koubek. Ajoutez-y un Michy incapable de marquer, un milieu orphelin de son seul soldat Diarra, secouez et vous obtenez une gueule de bois difficile à justifier.
Cette soirée n’est clairement pas la meilleure pour préparer le Clasico face à Paris dimanche, qui s’annonce plus que compliqué. L’OM est en crise, c’est indéniable. Voyons maintenant si les joueurs, mais aussi l’entraineur et les dirigeants, seront capables de relever la barre d’un navire s’enfonçant de plus en plus profondément…