Ligue 1 – OM : Michel embrase le Vélodrome
On ne savait pas à quoi s’attendre après deux matchs et deux défaites pour l’OM. Pour leur troisième match et deuxième à domicile, ils recevaient Troyes. Troisième entraîneur en autant de journées, Michel s’est différencié significativement, d’avec ses prédécesseurs, puisque Marseille a cartonné le club de l’Aube : 6 à 0 !
On attendait la première composition d’équipe du technicien espagnol avec beaucoup d’impatience. Comme on pouvait le penser, il a revu une grande partie de l’ancien système. L’OM sous l’ère Bielsa/Passi évoluait la plupart du temps en 4-5-1 avec deux milieux défensifs. Michel, lui, avec les joueurs dont il dispose a mis en place une formation plus offensive et à la mode : un 4-3-3 en pointe basse (clin d’œil au PSG). Quatre défenseurs (Manquillo, N’Koulou, Rekik et Mendy), standard, un milieu défensif (Diarra), deux relayeurs (Barrada et Lemina). Trois hommes devant, dont deux sur les ailes (Cabella à gauche et Alessandrini à gauche) et un en pointe (Batshuayi).
Marseille a fait comprendre au Vélodrome qu’il y avait du changement, et ce, dans les grandes largeurs. Troyes s’est retrouvé acculé dès l’entame de match. En 15 minutes, l’OM avait déjà trois occasions de buts par Barrada, Alessandrini et Batshuayi, sans succès.
A la 19ème, Mendy, qui a débordé, adresse un bon centre qui est repris de la tête par Michy, mais s’écrase sur la barre. Barrada a suivi et pousse ce ballon rebondissant dans les buts vides, de la tête également : 1 – 0
L’OM et l’ESTAC auront encore quelques occasions de se mettre en évidence, mais c’est sur cet écart d’un but, que les équipes rejoignent les vestiaires.
Lassana Diarra, et la lumière fut
Les Olympiens n’avaient pas réussi à tuer le match pendant le premier acte, et ce, malgré pléthore d’occasions. Ils vont être récompensés bien vite à la reprise.
A la 47ème, suite à un corner pour les locaux, Barrada remise vers Diarra, à 25 mètres du but, plein axe, sans contrôle, qui envoie une frappe somptueuse sous la barre de Petric : 2 – 0 !
Le but du match sans aucun doute. Au delà de ce bijou, l’ancien international a sorti un match taille patron en grattant un nombre incalculable de ballons et en envoyant systématiquement son jeu vers l’avant. Il a eu le droit à une standing ovation plus que méritée à sa sortie du terrain, remplacé par Sparagna, à la 67ème.
56ème, Cabella accélère côté gauche avant de lancer le Belge en profondeur. Batshuayi avance et résiste à un défenseur qui s’écroule par manque de physique, avant de frapper très fort dans le petit filet opposé : 3 -0
Sur cette action, le pauvre Koné se blesse gravement au genou et doit sortir sur civière.
A la 64ème, suite à un centre trop long de Mendy, Alessandrini récupère le ballon de l’autre côté de la surface. Il recentre dans la foulée au deuxième poteau où attend Ocampos en position. L’Argentin, habitué aux gestes exotiques, envoie ses jambes en l’air pour un magnifique ciseau en pleine lucarne, à une dizaine de mètres du but : 4 – 0 MA-GNI-FIQUE
Entre temps, les Troyens ont deux occases mais visiblement, cette soirée est exclusive pour les Phocéens.
On pense le score figé mais il va s’aggraver. A la 88ème, Alessandrini récupère un ballon dans les pieds du défenseur central qui vient de se faire bêtement servir par son gardien, peu inspiré. Il transmet tout de suite pour Michy qui s’en va livrer son face à face. Il crochète le gardien, qui le fait d’ailleurs tomber, mais Alessandrini, qui passait par là, peut marquer dans le but vide : 5 – 0
Troyes est lessivé et va boire le calice jusqu’à la lie. Le coup d’envoi à peine effectué, les joueurs de Furlan reperdent encore le ballon. Alessandrini déborde sur son aile droite avant de centrer du droit pour Batshayi qui reprend, légèrement hors-jeu, du genou, à bout portant : 6 – 0
Après trois minutes de temps additionnel, Monsieur Chapron vient mettre fin à une recette originale : la bouillabaisse d’andouilles mijotée au chaudron.
Les Troyens qui restaient sur deux nuls ont vécu un cauchemar sur la canebière. Pour l’OM et Michel, ce n’est que pur bonheur. Pour une première fois, quelle jouissance. Pourvu que ça dure. Alors que les Phocéens n’avaient jamais marqué en deux rencontres, ils ont refait leur retard, et de quelle manière ! Finalement, le départ de Bielsa sera peut-être ce qui est arrivé de mieux à l’OM depuis longtemps. En tout cas, ce n’est pas Doria qui dira le contraire.