Ligue 1: Les trophées UNFP font polémique
Les trophées UNFP, belle cérémonie qui permet de revenir sur la saison de Ligue 1, ses moments forts et ses grands joueurs, sont aussi l’occasion de nombreuses discussions autour des titres remis et de leur validité.
Tout d’abord, il y a tout de même des indiscutables (ou presque). Par exemple, difficile d’enlever le titre de meilleur joueur à Z. Ibrahimovic. Statistiquement il est le joueur le plus décisif de Ligue 1 avec 25 buts et 11 passes décisives, d’où son statut de meilleur buteur et 2e meilleur passeur. De plus son aura sur le terrain est indéniable, surtout quand on voit ce qu’a fait le Paris-Saint-Germain sans lui. Ensuite, son trophée du plus beau but, malgré la beauté des autres réalisations en lice, est plutôt mérité. En effet, si les autres buts sont superbes, ils sont « déjà vus », alors que celui du suédois est quasiment unique. Peu ont déjà choisi de mettre le talon plutôt que la tête pour laisser la goal pantois. Tellement que lorsque que C. Ronaldo fait une reprise du talon la semaine dernière les médias parlent de but « zlatanesque« .
Ensuite, assez correct mais quand même sujet à quelques débats, l’équipe type de Ligue 1, pour deux postes surtout. Puisque même si Toulalan et Matuidi ont fait de grandes saisons à la récupération, la qualité de relance du duo Motta-Verratti était trop impressionnante pour les séparer. Par contre, le poste d’arrière gauche fait polémique. Il est indéniable que L. Kurzawa a fait une grande saison, en inscrivant tout de même 5 buts, mais les prestations de H. Bedimo ont été tout à fait impressionnantes. Il a bien contribué à l’actuelle 5e place de Lyon et est même le meilleur passeur parmi les défenseurs du championnat. Après, c’est la présence de E. Cavani qui soulève des questions. Quand on voit ses récentes prestations, il est vrai que sa place semble volée (possiblement au prix de son transfert), face à V. Aboubakar (Lorient), 2e meilleur buteur à égalité avec l’Uruguayen, auteur de 16 buts. Ce qui aussi a pu faire basculer la balance contre le parisien : ses prestations notamment avant janvier et son divorce en plus de sa blessure. Cependant, l’équipe-type est censée se juger sur toute l’année, et à ce petit jeu là l’attaquant de Lorient aurait pu gagner.
Il reste tout de même des choix encore plus surprenants, notamment au poste de gardien, et pour le trophée du meilleur entraîneur. Dans le premier cas, c’est S. Sirigu qui a été élu pour se succéder à lui-même. Bien sûr, son talent n’est pas remis en question, lui qui est considéré comme le successeur de G. Buffon en équipe d’Italie. Seulement, c’est un peu le même cas que E. Cavani, si l’on regarde que cette saison, deux prétendants pouvaient espérer lui passer devant. Certes S. Ruffier n’a rien gagné, mais il est un grand artisan de la 4e place des Verts, auteur de nombreux bons matchs et grandes parades. Mais surtout, V. Enyeama, véritable pilier du roc défensif lillois et qui a bien failli battre le record d’invincibilité en Ligue 1, en restant imbattable pour 1062 minutes, pouvait penser qu’il remporterait un trophée. Ensuite, pour ce qui est des coachs, où R. Girard (LOSC) a gagné le prix, certains diront qu’il est premier du championnat de Ligue 1, vu les différents moyens du duo de tête. Mais beaucoup critiquent le style de jeu de son équipe, un bloc défensif avant tout, qui est ensuite efficace sur coups de pied arrêtés. De plus, alors que C. Ancelotti était co-sacré l’année dernière avec C. Galtier, le jeu proposé par les joueurs de L. Blanc ayant bien plus séduit, et sachant qu’il a gagné en plus la Coupe de la Ligue, cela reste une petite surprise de ne pas le voir meilleur coach, même pour le lauréat de cette année qui a dit « avec le championnat et la coupe, c’est surprenant qu’il n’ait pas gagné« . Mais peut-être le fait que “Paris est champion depuis le début de la saison”, comme le rappelle souvent C. Ranieri, aura fait de l’année de l’entraîneur parisien une chose tout à fait banale.
La déception pour beaucoup: le titre de M. Verratti en tant que meilleur espoir, aux dépends de A. Lacazette (OL) non titré et J. Rodriguez (ASM). Alors que le rhodanien a porté l’attaque de l’OL toute la saison avec 15 buts (il n’est qu’à 1 but de E. Cavani, le jeune attaquant français pouvait espérer le trophée de meilleur espoir. Mais c’est finalement le style osé et la précision des passes et dribbles de Verrati qui ont convaincu le plus les votants. Difficile de dire qu’il ne mérite pas du tout ce titre, seulement ses petites erreurs et prises de risques inutiles (Cf. Le but concédé à Lille samedi) auraient pu faire pencher la balance pour le meilleur buteur du club Rhodanien ou même le meilleur passeur du championnat (pour le moment), J. Rodriguez, avec 12 passes, auxquelles il a ajouté 9 buts, et beaux pour la plupart. Des statistiques dont M. Verratti est encore loin, avec aucun but en deux saisons à Paris.
Au final, il est assez logique que le PSG domine cette remise de trophées. En étant champion et en établissant de nouveaux records, il est normal que les joueurs soient récompensés. Seulement, il est possible que l’impressionnant collectif du Paris-Saint-Germain ait joué à l’heure des trophées individuels. Toujours est-il que le vote est fait par les joueurs, qui ont leurs propres opinions.