Le président du Bayern accusé de fraude fiscale
La nouvelle est tombée ce mardi, le ministère public accuse Uli Hoeness, le président du Bayern Munich, de fraude fiscale et va encore devoir décider, apparemment avant fin septembre, si cette affaire sera présentée devant un tribunal ou non.
Uli Hoeness (61 ans) est sans aucun doute une des figures emblématiques du football allemand. Son club, c’est le Bayern Munich. Il y joue plusieurs années comme joueur, de 1979 à 2009, il est le manager, puis devient le président du club de son coeur. Au total, avec Hoeness, le Bayern c’est 52 titres. Le personnage a son franc-parler qui peut heurter des fois, mais il est dévoué au Bayern et les dirigeants de club et les fans l’apprécient pour cela. Pourtant c’est bien lui, qui prônait avec Platini le fairplay financier et la sévérité des amendes dans les clubs de football, qui est maintenant plongé dans une affaire de fraude fiscale. L’allemande du football est choquée et partagée. Comment cet homme en est-il arrivé là?
En 2000, le président et actionnaire d’Adidas Robert Louis-Dreyfuss (décédé en 2009) ouvre dans une banque privée en Suisse en compte pour Uli Hoeness. Il lui accorde également un crédit de 20 M€ de marks (la monnaie allemande avant l’euro), que Hoeness remboursera par la suite. Bien sûr, le ministère des finances ignore tout de ces opérations. De 2001 à 2006, Hoeness se sert de ce compte pour jouer à la bourse. Comme il le commente lui-même en 2013 dans le journal « Zeit »: « C’était clair, ce compte n’était que pour jouer! » Il joue donc, et gagne, puis perd, et puis il s’arrête. Novembre 2012, l’opposition sociale-démocrate-verts majoritaire au sénat allemand rejette une loi qui garantissait l’anonymat et donc l’immunité pour les comptes banquaires en Suisse, et donc pour les fraudeurs. Le ministère des finances achète dès lors des Cd avec des noms du possibles fraudeurs allemands, Uli Hoeness préfère prendre les devants et se dénonce. L’enquête de ministère public est ouverte. Sa maison est fouillée, il semblerait même qu’un mandat d’arrêt a été lancé et que le président du Bayern évite la prison avec un gros chèque de plusieurs millions d’euros pour la caution.
Pourtant, selon le magazine allemand « Spiegel », Uli Hoeness pourrait éviter également par la suite la prison. Le ministère public voudrait en effet accuser Hoeness de fraude fiscale « seulement » pour la somme de 900000 € et non pas pour la somme annoncée au départ de 3,2 M€. En fait, il y aurait prescription pour une grande partie de cette somme. Et c’est seulement à partir de 1 M€ de fraude fiscale qu’un fraudeur peut aller en prison. Selon le journal, Hoeness risquerait 2 ans de sursis et 720 jours d’amendes calculées sur son revenu. Ce qui serait pour Hoeness plusieurs millions d’euros. Le club soutient son président, et ne souhaite pas sa démission. Selon le président d’Adidas Herbert Hainer, même accusé, Uli pourra rester à son poste car: « Il n’y a pas de meilleur! »
Hoeness pourrait donc éviter le tribunal et s’en tirer avec du sursis, mais cela n’est pas encore certain, le ministère des finances pourrait calculer différemment. L’été sera long pour le président du Bayern Munich. Car il est certain qu’un passage au tribunal serait dommageable pour l’image de Hoeness et du club allemand.
Selon vous, la justice a-t-elle deux poids deux mesures, selon que l’on soit riche ou normal? Ou pensez-vous que c’est sûrement juste, les lois sont comme elles doivent être? Uli Hoeness doit-il être plus fortement puni? Vous pouvez donner votre avis en commentant ci-dessous.