Le cas Zlatan
Chaque année, en cette période de mercato estival, les passions se déchaînent et vivent au rythme incessant des rumeurs. Tous les clubs de renom doivent faire face à divers événements conjoncturels, administratifs, sportifs ou extra-sportifs. C’est la règle, elle est valable pour tout le monde. Chacun, à ses moyens, offre une source intarissable de potins aux médias. Oui, tout club pérenne se doit d’observer une loi comparable à l’osmose. Les départs et les arrivées s’équilibrent (autant que faire se peut !) pour laisser place en septembre aux espoirs les plus fous. Le PSG fraîchement pris en main par le Qatar ne peut y couper. En effet, lorsque l’on a les moyens à la hauteur de ses ambitions, on a le droit de faire front à tout. Rien ne doit être rédhibitoire. Pas même la gestion des égos.
Or dans l’effectif parisien, ceux-ci ont la particularité de foisonner. Un en particulier, d’origine suédo-bosniaque : Zlatan Ibrahimovic.Talentueux, ce dernier n’a pas mis bien longtemps à confirmer sa réputation dans notre championnat. Dans le bon et le mauvais sens. En adoptant une attitude nonchalante, l’attaquant scandinave n’a rien fait de mieux que d’inscrire 30 buts ! On peut se demander ce qu’il en serait advenu s’il s’était mis à courir et à se dépenser comme le fait sans hésiter son futur comparse, Edinson Cavani. Je dis bien FUTUR COMPARSE.
En effet, il se présente à Zlatan un choix plutôt simple : le départ ou la poursuite de l’aventure. « Partir c’est mourir un peu » dit-on. Zlatan ne doit pas oublier qu’il a cette année 32 ans. Sans être à l’âge canonique du footballeur professionnel, il est tout de même plus proche de la fin que du début. Alors, partir, d’accord, mais où ?
Au Real Madrid ? Il n’est pas certain que l’ancien coach parisien, Carlo Ancelotti, soit si enclin que ça à recruter Ibra. Avec les négociations et les arrangements tacites entre le Real et le PSG, il est même difficile de l’imaginer… Car Nasser El-Khelaïfi sait comment ramener à la raison son homologue madrilène… Il s’agirait d’un rappel à l’ordre sur fond de cuisine portugaise… (On a vu de quelle façon péremptoire il a calmé les ardeurs catalanes au sujet de Thiago Silva) Ibra pourrait réaliser son rêve de Ligue des Champions mais à quel prix ? Une dévaluation de son salaire ? Une cohabitation qui s’annoncerait sulfureuse avec CR7 (on se souvient de son inconfort lors de son passage à Barcelone quand il a fallu vivre dans l’ombre de Messi…)
À Manchester City ? Peu de chances. Dzeko est bien installé et la piste Jovetic est bouillante. Dès lors, la porte se referme doucement… À Naples ? Faut-il rappeler à Ibra qu’il n’a jamais gagné la Ligue des Champions ? Naples, en perdant un joueur de la trempe de Cavani, s’est un peu compliqué la tâche. Il va falloir retrouver les automatismes avec un nouvel attaquant, cela peut prendre du temps. Ibra ne l’a plus beaucoup.
Nous pouvons donc constater qu’un départ du PSG serait délicat pour Zlatan, d’autant plus qu’invariablement, ses émoluments seraient revus à la baisse. Difficile d’y croire. Rester au PSG, d’accord, mais pour quelles raisons ? Quel intérêt pour lui ? Qu’est-ce qu’il peut le convaincre de continuer à porter la tunique rouge et bleue ? Soyons d’abord lucide et sordidement matérialiste : qui peut lui offrir, à 32 ans, un salaire annuel net de 14 millions d’Euros ? De gros clubs, certes, mais qui n’ont pas forcément envie de payer cette somme pour un joueur s’approchant du crépuscule de sa carrière…
Zlatan a toujours voulu jouer avec des grands joueurs. Parfait. On ne peut pas dire qu’en recrutant le buteur uruguayen Cavani, le PSG n’ait pas répondu à ses attentes. Le suédois a beau avoir du caractère, son nouvel acolyte saura certainement s’en accommoder. Pour le bien de tout le monde. L’effectif parisien s’étoffe de joueurs prometteurs, de futurs grands et ça, Zlatan doit le savoir. Il va voir « la relève arriver ». Sans être fleur bleue, n’est-il pas gratifiant pour un footballeur de finir sa carrière en aidant un club à devenir un « cador » européen en ganant la plus prestigieuse des compétitions ? Zlatan peut réaliser son rêve en participant au développement d’une équipe, le tout en touchant une rétribution non-négligeable.
À lui de choisir. à lui de décider de la façon dont sa fin de carrière va se dérouler. Zlatan est intelligent, nul doute qu’il saura faire la part des choses. Et cela sans forcément consulter son agent à géométrie variable.
