Le Bayern de Pep, plutôt contrôle que brio
Après les divers matchs de préparation et les deux premiers matchs de la Bundesliga, il est maintenant possible de discuter le schéma tactique que suivra l’équipe du Bayern Munich sous l’ère Pep Guardiola.
Un jeu prudent
Première différence, au Bayern, on va maintenant garder la balle, même si cela peut aller à l’encontre de l’attractivité du jeu pratiqué par l’équipe. Le 0-1 réalisé ce week-end par les bavarois à Francfort en est la preuve, le petit but d’avance a été magistralement géré, c’est tout. Avec le minimum fait, le Bayern a obtenu le maximum: les trois points à l’extérieur, zéro but encaissé. C’est avec le même score, que le Bayern avait remporté déjà le match à Francfort la saison dernière avec Jupp Heynckes comme entraineur.
Après le match, Guardiola commente et se plaint: « Je suis heureux. Je suis satisfait. Nous avons mieux contrôler le match cette fois-ci que contre Gladbach. Nous voulions jouer plus rapidement, mais ce n’était pas possible avec ce gazon synthétique. Et faisait également trop chaud, là dehors. » Le gazon, la chaleur…Cela ressemble un peu tout de même à des excuses!
L’ancien entraineur de Barcelone est pourtant étonnamment honnête sur la question de ses contacts avec les joueurs, il raconte: « Ils me regardent dans les yeux, sur les mains, pour me comprendre. Quand c’est trop compliqué, je parle en anglais. » C’est peut-être là justement que se trouve le problème, cette communication difficile qui explique pourquoi toute l’équipe de Bayern Munich joue actuellement comme son entraineur parle: avec prudence, dans l’attente, tout pour essayer d’éviter les erreurs.
Le Bayern n’est pas Barcelone
Le jeu pratiqué pour l’instant par le Bayern n’enflamme pas les fans. Le ballon est gardé très longtemps, souvent trop longtemps. Pas ou peu de changement de rythme. A la fin du match, les statistiques montrent une possession de balle de 66 % pour le Bayern, 17 tirs à 7, 87 % de passes réussies, mais pourtant le Bayern semble sans punch. Amener le Bayern à jouer comme Barcelone, c’est apparemment plus compliqué que prévu.
Les statistiques sont à ce niveau justement alarmantes. Si Francfort effectue 183 passes réussies, le Bayern arrive certes à 581, mais dans celles réussies il faut comptabiliser aussi un nombre innombrable de passes vers l’arrière et de côté, et malheureusement seulement un tout petit nombre de passes vers l’avant profitable dans le jeu de l’équipe. Les indices sont nombreux qui prouvent que la tactique demandée aux bavarois par Guardiola sera négative pour la créativité dans le jeu.
Le rôle de Schweinsteiger dans l’équipe en devient même grotesque. Quelle doit être sa place dans un système 4-1-4-1? Il a soit réussi un bon nombre de passes: 81, mais la plupart au niveau des défenseurs. Ce qui est sûrement aussi une des raisons pour le manque de jeu offensif du Bayern actuel. Par le changement de système, on a enlevé son allant offensif à Schweinsteiger élu footballeur de l’année dernière par ses pairs.
Appliquer les directives de Pep, est aujourd’hui encore très difficile pour le groupe bavarois. Le jeu du Bayern en fait pour l’instant les frais, mais tant que les résultats sont toujours encore là, comme c’est le cas jusqu’à maintenant, la pression sur le groupe restera relativement discrète. Par contre si des matchs comme celui perdu contre le Borussia Dortmund en Super Coupe se reproduisent trop souvent, les comparaisons Heynckes-Guardiola se montreront plus précises et plus sévères. Certains en viendraient peut-être même à remettre en cause le travail effectué depuis cet été par l’ancien entraineur catalan Pep Guardiola.
Pensez-vous que le Bayern Munich peut devenir le nouveau Barcelone? Pensez-vous qu’un système qui marche est adaptable quelque soit l’équipe. Les critiques au jeu du Bayern ne sont-elles pas trop tôt dans la saison? Vous pouvez donner votre avis en commentant ci-dessous.
