LDC – PSG : Blanc plus fort que Mourinho ?
A quelques heures du match retour en Chelsea et Paris-Saint-Germain, une question se pose : le “jeunot”, Blanc, peut-il vaincre l’expérimenté Mourinho?
Le Special One, un grand parmi les grands
Après un apprentissage bien fait (adjoint au Barça notamment), il fait une première année exceptionnelle avec Porto durant laquelle il est champion et établit un record de points, son jeu était clairement mis en place : récupération haute et agressive pour contrer son adversaire. Une tactique pas vraiment basée sur le jeu, mais efficace et notamment rendue populaire sur la fin des années 90 par l’équipe d’Italie et de France. L’année suivante, en plus de remporter encore le championnat, il réussit à gagner la Ligue des Champions pour sa première participation, une performance notable. Ensuite, il se dirige à Chelsea de 2004 à 2007 où il présente un meilleur bilan que tous ses prédécesseurs (aidé il est vrai par l’arrivée du milliardaire Abramovich) : 2 Premier League, une FA Cup, deux League Cup… mais il lui manque la Ligue des Champions. Il part d’ailleurs en 2007, après un match nul contre Rosenborg décevant.
L’apogée puis le déclin
Ensuite, c’est à l’Inter de Milan qu’il s’impose définitivement comme l’un des meilleurs, dès sa première saison (2008-2009). Il obtient son premier Scudetto et, la saison d’après, effectue un triplé historique (championnat, coupe, Ligue des Champions), le premier d’un club italien. Là-dessus il s’en va au Real, où tout le monde pense qu’il pourra non seulement détrôner un Barca maître en Espagne, mais aussi ramener enfin la “decima” tant attendue au Real. Mais il s’en va à l’été 2013 avec un bilan décevant: la Coupe du Roi en 2011, le championnat en 2012, la Supercoupe d’Espagne en août 2012… et rien en 2013. Il repart donc à Chelsea avec l’espoir de retrouver la réussite, mais il pourrait bien connaître deux saisons blanches de suite.
Blanc, un apprenti qui monte vite
Face à lui, pour le priver de Ligue des Champions, ce soir, Blanc se présente avec son PSG. Certes Mourinho fait figure de maître à l’expérience face à Blanc, certes Mourinho n’a jamais été disqualifié en 7 quarts de finales de Ligue des Champions, mais il n’avait jamais perdu un match de quart de finale non plus, et Blanc semble bien suivre ses traces. S’il fait plus figure d’apprenti face à Mourinho, il a un bilan qui est jusqu’ici tout à fait honorable. Second dès sa première année avec les Girondins de Bordeaux, le Cénévol parvient même à décrocher le titre l’année suivante, étant la première équipe à remporter le championnat après Lyon et ses 7 succès. Même s’il finit sur année un peu ratée, avec une sixième place et l’élimination en quart de finale de la Ligue des Champions contre Lyon, elle avait pourtant bien commencé (1er à la mi-saison, sorti d’un groupe avec le Bayern Munich et la Juventus), mais tout s’est écroulé lorsqu’il a annoncé prendre la tête de l’équipe de France à la fin de l’année, un manque d’expérience certainement. Souvent critiqué pour son bilan avec l’équipe nationale, il faut pourtant bien admettre qu’il a récupéré une équipe presque détruite, après une coupe du monde catastrophique et des sanctions. Il enchaîne tout de même une quinzaine de matchs sans défaite et arrive à l’Euro 2012, même s’il est éliminé en 8e par l’Espagne (1-0), et il ne faut pas oublier que celle-ci a gagné la finale 4-0 face à l’Italie. Il s’en va ensuite avant de rejoindre le Paris-Saint-Germain, avec qui il a réussi à installer une philosophie de jeu et battre des records (nombre de buts, victoires consécutives en championnat).
Une opposition de style, avantage à Blanc
Déjà, dans la façon de préparer le match, Mourinho aime mettre la pression sur les joueurs adverses et descendre le coach dans le même temps, comme il l’a fait avec Wenger, ou avant le match aller. De son côté Blanc préfère rester calme, toujours rappeler la difficulté des rencontres, gardant en alerte ses joueurs et a préféré ne pas répondre aux provocations du « Special One ». De plus, si ces deux entraîneurs auront peut-être des parcours similaires, il n’ont clairement pas la même façon de faire jouer. Alors que le français préfère la possession de balle et les attaques placées, le portugais est en faveur d’un pressing fort et de contres, deux styles opposés. Celui de Mourinho vieillit peut-être un peu mais reste en général efficace. Mercredi, la première opposition fut pleine d’enseignement : la 1ère mi temps dominée par Chelsea qui parvient à récupérer la balle haute et à faire déjouer le jeu de Blanc, alors que la 2e période a vu Paris changer de tactique et dominer les débats, prendre le contrôle de la balle, ainsi qu’inscrire deux nouveaux buts. Mourinho l’a dit, il voulait que son équipe bloque Ibrahimovic, Cavani, et Motta, ce qui a été en effet réussi. Seulement les buts ont été inscrits par Lavezzi et Pastore : une erreur de Mourinho qui aurait trop insisté sur certains joueurs? C’est en tout cas une grosse réussite de Blanc, puisqu’il répète depuis le début de l’année qu’il faut que tous les joueurs soient concernés et efficaces. Certes, pour la Ligue 1, ce n’est pas forcément nécessaire. Mais cela est essentiel en Ligue des Champions. Blanc a alors prouvé son intelligence, en comprenant rapidement d’où venait son échec la première fois et ce dont il avait besoin. Blanc apprends vite et a su visiblement dépasser le “Special One” lors de leur première rencontre.
Seulement, s’il s’est peut-être fait surprendre à l’aller, il faut rester méfiant pour le retour, où Mourinho va certainement vouloir se venger, lui qui n’avait jamais perdu un match en quart de finale de la Ligue des Champions avant.