LdC : Monaco au pied du mur
Monaco a brillamment obtenu sa qualification pour les barrages de Ligue des Champions. La route est cependant encore longue, car le pire est à venir ! Nous vous proposons une petite explication claire et concise de la phase obscure de cette prestigieuse compétition se déroulant au cœur de l’été.
Le parcours qualificatif éliminatoire est fait de sorte que les « petits championnats » aient « autant » de chances que les « grands championnats ».
Ainsi, le tableau est divisé en deux parties : la Voie des Champions et la Voie de la Ligue.
La Voie des Champions
Elle regroupe uniquement les champions de tous les championnats européens qui n’ont pas la chance d’avoir de qualification directe pour la phase de groupe (Suisse, Roumanie, Malte, Arménie, etc).
On retrouve 41 équipes réparties sur 3 tours de qualifications (aucune n’est qualifiée directement pour les barrages). Seuls les plus petits championnats disputent le premier tour (Estonie, Arménie, Iles Féroé, Andorre, Pays de Galles, Irlande du Nord, Saint-Marin et Gibraltar). Très rares sont ceux débutant au troisième tour : Bâle (Suisse), Viktoria Plzen (République Tchèque) et Red Bull Salzburg (Autriche). La plus grande partie intègre la compétition au second tour donc.
Au terme, 5 places seront offertes pour la Ligue des Champions lors des barrages comme pour la Voie de la Ligue.
La Voie de la Ligue
Elle regroupe seulement 15 clubs issus des plus grands championnats européens (ceux dont un ou plusieurs clubs sont d’ores et déjà présents pour la phase de poules).
Certains (10 clubs), comme Monaco, doivent faire un premier tour (appelé troisième tour préliminaire) avant un barrage contre potentiellement les 5 clubs déjà qualifiés (Manchester United, Leverkusen, Valence, Lazio de Rome ou Sporting Portugal) et ceux issus du tour précèdent.
Attention, l’affaire se complique. Une fois les 10 équipes des barrages connues, un tirage au sort a lieu mais il n’est pas complètement aléatoire. Il y a 5 têtes de séries qui ne peuvent pas se rencontrer et auront l’avantage de commencer à l’extérieur leur double confrontation. Mais celles-ci ne sont pas automatiques. Être qualifié d’office pour les barrages n’assure pas ce statut.
Cet avantage est attribué en fonction du nombre de points UEFA de chaque club. Il s’agit de Manchester United (103 078 pts), Valence (99 999 pts), Leverkusen (87 883 pts), le Shakhtar Donetsk (86 033 pts) et le Sporting (56 276 pts). L’Ajax d’Amsterdam aurait dû l’être (66 195 pts) mais est passé à la trappe contre le Sparta Prague.
Monaco (31 483 pts) jouera donc l’un des 5 matchs offrant une place pour la phase de poule. Les matchs auront lieu les 18/19 août et la semaine suivante 25/26 août.
Les prétendants
Si Manchester United fait office d’épouvantail par son nom et son budget, les clubs anglais (Arsenal) sont un bon souvenir pour les Monégasques. D’autre part, MU a eu énormément de mal contre le PSG en amical (0 – 2). Le point commun ? Les hommes de Jardim et Ranieri avant lui ont toujours donné énormément de mal aux joueurs de la capitale (4 matchs pour 4 nuls). Les Mancuniens n’ont toujours pas d’avant-centre et la défense est un chantier persistant. De Gea (en partance pour le Real Madrid) sera-t-il encore là pour sauver les meubles à la fin du mois ? Si Rooney et Mata sont des tops players (Depay en devenir), il n’y a pas à rougir de leur effectif. Les hommes de Van Gaal ont connu une saison compliquée avec l’incorporation de nombreux joueurs pendant l’été (rebelote cet été) et ont laborieusement réussi par clôturer en 4ème position. L’équipe est encore en construction.
Valence a été racheté et l’argent coule à flot désormais. Les Valencians ont bataillé avec Séville notamment pour arracher leur ticket juste derrière les habitués de Madrid et le Barça. L’expérimenté Negredo est en pointe mais il n’est pas seul. Accompagné sur les flancs des rapides Piatti et Feghouli ou Rodrigo et d’une défense très solide (Mustafi et Otamendi). La partie s’annonce difficile. Mais les Espagnols ne commencent leur championnat que le 21 août, soit plus tardivement que tous les autres. La préparation en sera peut-être impactée et l’équipe moins en jambes. Un facteur déterminant dans ces matchs capitaux de début de saison.
Le Shakhtar Donetsk. Le nom le moins imposant de tous ces « grands d’Europe » historiquement. Pourtant les Ukrainiens sont bien là tous les ans. Les autres ne peuvent pas en dire autant. Qui plus est, méfiance accrue pour ces clubs de l’Est commençant leur championnat bien avant le reste de l’Europe. Ainsi les coéquipiers de Bernard et d’Alex Teixeira auront déjà 5 journées à leur actif (3 victoires en 3 matchs, série en cours) et donc du rythme. L’an passé, ils ont encore montré leur capacité à se qualifier pour les huitièmes. Pour nous, c’est le pire tirage possible.
Les Allemands du Bayer Leverkusen ne paraissent pas très sexy sur le papier. Si Kiessling vieillisant (31 ans) n’assure plus le spectacle et personne d’autre n’est là pour le suppléer, les ailiers rapides (Bellaribi et Son) sont très nocifs pour les défenseurs adverses. Les milieux ne sont pourtant pas en reste. Lars Bender le capitaine et milieu défensif est un grand espoir national, alors que le Turc Hakan Calhanoglu (milieu offensif) sort lui d’une belle saison. Le gardien (Leno) est un portier solide. Seulement, leur meilleur défenseur est blessé jusqu’à Noël (Toprak), et ils n’ont pas réussi à passer devant les peu connus Mönchengladbach. Ils sont à peu près au même niveau que les Espagnols de Valence. Le PSG n’avait fait qu’une bouchée des Allemands il y a deux ans. La tâche n’avait pas été aisée pour l’ASM l’année passée en phase de poules. Pour autant, les Monégasques avaient à chaque fois disposé du Bayer (1-0 à Louis II, puis de nouveau 0-1 en Allemagne).
Le Sporting Portugal n’est pas à prendre à la légère non plus même si nous sommes tentés de dire qu’il s’agirait du meilleur tirage possible. L’ancien club de Jardim le connait bien et vice-versa, et il est difficile de savoir qui en serait avantagé. De nombreux Lusitaniens étaient et sont aussi arrivés cet été en Principauté. Leur meilleur joueur est blessé (William Carvalho) et c’est un coup dur pour cette équipe. Les clubs portugais sont rarement de seconde zone et peu compétitifs à l’image de Porto et de Benfica. Les talents regorgent au sein du second club de la capitale. Rui Patricio, gardien et capitaine de l’équipe est un dernier rempart de qualité. L’attaque composée de Slimani l’Algérien, Carlos Mané et André Carillo est rodée et complice. La partie s’annonce indécise également.
Du reste, il ne faut pas s’inquiéter exagérément pour les joueurs du Rocher. Après tout, ce sont eux et aucun autre de ces clubs qui était en quart de finale l’an passé. Certes Kondogbia est parti, tout comme Ferreira Carrasco (voire Abdennour) mais de nombreux joueurs talentueux les ont déjà rejoints. Alors faisons leur confiance, car ils n’ont de challengers que leur maigre total de points UEFA. Ils ne seront plus sous-estimés et tous les autres doivent craindre de les rencontrer. Quoiqu’il arrive, ils devront batailler ferme pour espérer entendre cette douce petite musique…