La FIFA met en colère le football sud-américain
Jeudi dernier, les joueurs de River Plate recevaient un gaz chimique lors du match retour des huitièmes de finale de la Copa Libertadores, à la Bombonera de Boca Juniors. Le match fut arrêté puis suspendu définitivement. Le lendemain, la Conmebol (équivalent de l’UEFA en Amérique du Sud) annonçait les sanctions pour Boca Juniors. Élimination sur tapis vert, 4 matchs à huis clos, 4 matchs sans supporters pour les matchs à l’extérieur (Boca étant régulièrement soutenu par plusieurs milliers de personnes) et 200.000 dollars d’amende. Des sanctions jugées par la FIFA et Sepp Blatter particulièrement insuffisantes au regard des faits.
La FIFA, en total désaccord avec la Conmebol, a fait part de son indignation devant la clémence de l’organisation sud-américaine, allant même jusqu’à menacer de retirer une place à l’Amérique du Sud pour la prochaine Coupe du Monde en Russie, au profit de la zone Concacaf. Un dossier qui, depuis de nombreuses années, agite la Conmebol, jugeant que l’Europe devrait perdre une de ses nombreuses places et non pas l’Amérique du Sud, limitée à 5 équipes. En utilisant Boca Juniors pour régler ce dossier, la FIFA a déclenché le courroux de nombreux joueurs, politiciens, ou encore journalistes. À commencer par Diego Maradona, l’idole de Boca Juniors et de l’Argentine, qualifiant Blatter de « n’être personne, juste un rat, qui s’infiltre de partout » avant d’apporter son soutien au Prince Ali Bin Al Hussein, candidat à la succession de Sepp Blatter pour les élections du 29 mai.
Pourtant, du côté de River Plate, de l’Association de Football argentin (AFA) ou encore du côté de Boca Juniors, ces sanctions ont, presque, tous étés jugées en adéquation avec la situation. Presque ? Oui, car le club Xeneizes aurait aimé jouer les 45 minutes manquantes à huis clos dans un stade neutre. Ce que les joueurs de River Plate trouvaient logique, ainsi que les lecteurs d’Olé (le quotidien sportif le plus lu d’Argentine). En effet, suite à un sondage où il était demandé si la sanction à l’encontre de Boca Juniors paraissait bonne, 31% trouvait la sanction dure et pas moins de 55 % jugeaient qu’il fallait à tout prix jouer les minutes manquantes.
Une chose est sûre, cette affaire n’a pas fini de faire du bruit et les prochains jours pourraient être déterminants pour Boca Juniors, la Conmebol et Sepp Blatter.