FC Metz : le phénix renaît de ses cendres

Club historique de la 1^ère Division, le Football Club de Metz effectue son retour en Ligue 1 après 6 années de purgatoire, dont une en National.

Dimanche 18 mai 2012, il est 22h30 au stade Saint-Symphorien quand l’arbitre M.William Lavis renvoie les 22 acteurs aux vestiaires. 11 d’entre eux viennent de clôturer la funeste saison du Football Club de Metz. Le club à la Croix de Lorraine connaîtra pour la première fois les affres du championnat National. Club historique de la défunte 1^ère Division avec 57 saisons de présence, les hommes du président Serin quittent le monde professionnel à la 18^ème place et s’apprêtent alors à sortir leurs GPS et à bourlinguer à travers la France dans des petits patelins quasi-inconnus et à faire face à des adversaires aux dents longues.
La plupart des joueurs de la descente (Guerriero, Duhamel, Delle…) sont vendus voire bradés, le staff technique entièrement renouvelé avec le retour d’Albert Cartier (adjoint puis entraîneur de l’équipe première club de 2000 à 2002 et ancien défenseur du club) au poste d’entraîneur, en lieu et place de Dominique Bijotat. Metz va désormais s’appuyer sur son centre de formation, qui a vu sortir de nombreux talents tels qu’Adebayor, Pjanic, Obraniak… .Les jeunes pousses (N’Gbakoto, Sarr, Cornet, Métanire…) seront entourés de cadres, dotés d’un état d’esprit irréprochable, pour permettre au FC Metz de sortir de ce piège du National. Les supporters messins comptent par exemple beaucoup sur le retour de l’enfant du pays Grégory Proment au milieu de terrain et à l’arrivée de Johann Carrasso dans les buts messins pour redorer le blason du club.

Montée, acte I

Après 6 journées, les Grenats se retrouvent en tête du championnat, invaincus, et ayant pris le maximum de points face à des adversaires comme Boulogne, Quevilly ou encore Luzenac. Ils connaîtront leur première défaite sur le terrain de Carquefou (4-1) au bout de la 11^ème journée. Peu avant la trêve, les Grenats louperont le 80^ème anniversaire du club en s’inclinant à domicile face à Orléans (2-4). Entre temps, les hommes d’Albert Cartier auront engrangés 34 points. S’en suit une victoire à Cherbourg (2-1). Metz est alors deuxième, avec un point de retard sur le leader Créteil, à la trêve hivernale.

L’arrivée de l’expérimenté (37 ans) Bruno Cirillo, un ancien défenseur de l’Inter de Milan vient grossir les rangs d’une défense jeune et pas toujours rassurante. Une période de creux et surtout de doute au mois de janvier puis au mois de février n’y feront rien, les Grenats enchaînent par la suite un rythme marathonien puis retrouvent la Ligue 2 au mois de mai, 51 semaines après l’avoir quitté, suite à une victoire sur Orléans (0-2), la 20^ème de la saison. Metz retrouve donc le monde professionnel, et peut, pourquoi pas, enfin rêver d’un avenir meilleur, loin de l’ombre qui planait sur Saint-Symphorien un an auparavant.

Montée, acte II

Bernard Serin doit alors composer un effectif capable de se maintenir de manière confortable en Ligue 2. Le président ne veut pas changer sa politique de formation, mais compte renforcer son effectif en y rajoutant quelques cadres. Sylvain Marchal, Nicolas Fauvergue et Romain Rocchi, entre autres, viennent garnir les rangs grenats pour la saison 2013/2014. Au Au niveau des cadres, seul Grégory Proment, en délicatesse avec son dos, et Bruno Cirillo s’en vont vers d’autres cieux. S’appuyant sur la colonne vertébrale de son effectif de la saison passée, la mayonnaise prend rapidement et Metz se retrouve en haut de tableau. Ils s’offrent même le luxe de battre le voisin Nancy (3-0) dans une ambiance de folie. Metz s’empare ensuite de la première place suite à une confrontation directe sur le SCO d’Angers lors de la 12^ème journée (victoire 1-0). Ils ne la quitteront plus.

Comme lors de la saison précédente, Metz connaîtra un léger passage à vide lors de l’hiver (deux défaites à l’extérieur à Arles et Niort), mais les concurrents à la montée ne prennent pas le nombre de points suffisants pour faire chuter le leader lorrain. Metz s’offre encore une fois le scalp de son voisin nancéien (0-1) au mois de mars et affiche clairement ses objectifs de montée. Auteur d’un parcours remarquable et particulièrement à Saint-Symphorien, ou seul Lens parviendra à s’imposer, les coéquipiers de Romain Rocchi accrochent la montée à l’échelon supérieur suite à une belle victoire sur le terrain d’Auxerre (0-3), et validera son titre de champion de France sur le terrain de Troyes (0-1), soit 2 journées avant le terme du championnat. « Je pense que c’est surtout la récompense d’un énorme projet qui a été mis en place il y a deux ans par le président Bernard Serin qui a impliqué tout le monde » martèle Albert Cartier. La fête n’a pu qu’être belle lors de la dernière rencontre à domicile face au Havre (3-0). Grâce en partie à Diafra Sakho, auteur de deux magnifiques saisons sous le maillot grenat (19 réalisations en National puis 20 en Ligue 2), Metz réussit le coup de monter deux fois de manière successive, coup que seuls Sedan (1997-1999), Toulouse (2001-2003), Valenciennes (2004-2006), Evian-Thonon-Gaillard (2009-2011) et Bastia (2010-2012) ont eu l’honneur d’effectuer, avec destins et fortunes diverses pour les uns et les autres.

Pour son retour en Ligue 1, auréolé d’un titre de champion, Metz se déplacera pour la 1^ère journée sur le terrain du LOSC puis recevra le FC Nantes au Stade Saint-Symphorien. Les supporters du club grenat n’espèrent désormais qu’une seule chose : revivre les moments qui ont marqué la gloire du club par le passé.