Edito – Tottenham : De moyen à médiocre
Du 1er Juin au 3 Juillet, Europafoot vous propose un condensé d’informations concernant les meilleures équipes des principaux championnats. Fin aujourd’hui du tour de Premier League avec le 5ème et dernier club de cet édito : Tottenham.
Une rengaine que l’on commence à bien connaître. Chaque saison ou presque ces 6 dernières années, Tottenham part comme un boulet de canon et s’essouffle bien rapidement, avant de n’échouer qu’au pied du podium. Un syndrome qui se perpétue malgré les changements d’entraîneurs, même si l’actuel technicien, Mauricio Pocchetino, a le profil du batisseur. Sachant tirer un profit correct de ses éléments offensifs, bien placés avec une 5ème position des attaques, la défense demeure malheureusement le véritable problème de cette formation. Un défaut récurrent chez les équipes du haut de tableau de BPL. Carence que l’on retrouve notamment du côté d’Arsenal, De Manchester United ou de Tottenham. On peut même estimer que Chelsea, champion en titre, en qualité de référence, n’est pas au niveau des grandes défenses européennes que sont la Juventus, le Barça ou encore le Bayern.
Alors qu’Eriksen confirme petit à petit son talent, Lamela peine encore à convaincre malgré tout son bagage technique. Le jeune argentin doit commencer à trouver le temps long, son meilleur niveau le fuyant depuis son arrivée chez les Spurs. Autre déception majeure, celle du « vrai » buteur, Soldado, qui n’aura scoré qu’à 5 reprises cette saison. Un piètre rendement qui inscrit son avenir en pointillé dans le club londonien. Chadli convaincant, Harry Kane épatant (32 buts toutes compétitions confondues) font office de stars cette saison, des joueurs autour desquels le coach argentin doit bâtir. Une cinquième position révélatrice, car si Tottenham est parmi les meilleures attaques de Premier League, sa défense pointe à une criante 15ème place au classement du genre. Une performance horrifique, qui empêche par conséquent les supporters d’espérer quoi que ce soit avant correction de problème. Une différence buts de +5 qui vient statistiquement achever cette saison des 5. On ne peut objectivement pas reprocher grand chose à Hugo Lloris, auteur une nouvelle fois d’une saison plus que correcte, lui qui s’affirme contre le vent comme un des meilleurs portiers de la planète. Avec, certes, un gout d’inachevé.
Les Spurs joueront cependant la Ligue Europa, une compétition dans laquelle ils seraient bien inspirés d’élever leur niveau de jeu. Impossible pour l’instant d’espérer décrocher la C1, et le tremplin que représente la C3 ne devrait jamais être négligé. Un manque de motivation certain, comparable à celui des formations de Ligue 1 engagées dans cette compétition, pourtant plus relevée qu’il n’y parait, mais clairement accessible. On pourrait estimer la saison de Tottenham simplement moyenne. Mais si on multiplie moyen par cinq, une nouvelle fois, on arrive à médiocre. Ces 5 dernières années, les Spurs n’ont pas franchi le cap que l’on attendait, pourtant conscients de leurs moyens. Le dernier exercice n’a pas fait exception. Soulevons toutefois dans nos dates du jour les quelques points positifs à retenir, afin de contraster avec l’apparente redondance de cette formation.
La saison de Tottenham en quelques dates :
– 24 / 07 / 2014 —> 28 / 08 / 2014 : série de 8 victoires consécutives, amicaux inclus dont une rouste à domicile contre Le Celtic Glasgow 6-1. On imagine Tottenham lancé pour sa meilleure saison depuis longtemps.
– 01 / 01 / 2015 : jour de boxing day, et jour de leçon pour le Chelsea de José Mourinho, qui en prend 5 dans la musette. 5-3 score final. Il faut pas abuser, non plus.
– 07 / 02 / 2015 : autre beau succès pour les Spurs, puisqu’ils disposent à White Hart Lane d’une belle équipe d’Arsenal, 2-1.
– 10 / 02 / 2015 —-> 01 / 03 /2015 : Série de 5 (!) matchs sans victoire pour Tottenham, qui finira pépère, serein. Sous la malédiction, vous savez bien…
En somme, rien de transcendant cette saison encore. Des promesses, toutefois, sur le plan tactique avec un coach qui a la tête bien accrochée, et qui pourrait persévérer. La talent ne manque pas, la lucidité quant à elle fait clairement défaut. Une fébrilité défensive qui est étonnamment l’apanage de bien des formations anglaises cette saison, elles qui sont pourtant connues pour leur robustesse. Les profils des attaquants actuels s’étant expatriés en Angleterre ne correspondent plus au jeu des longs centraux britanniques. Des Sanchez, Cazorla, Willian, Silva, Aguero ont une vitesse d’exécution hors de portée de la plupart des grandes morphologies. La direction se fait toutefois discrète sur le marché des transferts jusqu’ici, elle qui ne doit pas ignorer le préjudice que lui aura coûté sa défense cette saison. On attend le prochain exercice avec impatience, car on ne va pas arrêter de croire en cette équipe en si bon chemin, elle qui est pourtant capable de battre le champion ou encore son rival historique, tous deux auteurs de belles saisons. Il faut désormais passer de médiocre à bon.
Revenons sur nos articles de cette semaine concernant l’édito sur la Premier League. Nous nous retrouverons dès lundi pour la suite de cette rubrique avec la Liga BBVA, et ses 5 premiers, comme d’habitude !
– Edito – Chelsea, guerrier minimaliste
– Edito – Manchester City : Sauvé par les extrémités ?
– Edito – Arsenal : Saison fanfare
– Edito – Manchester United : Plus haut, plus loin, plus fort ?