Edito – Real Madrid : La saison en florilège
Du 1er Juin au 3 Juillet, Europafoot vous propose un condensé d’informations concernant les meilleures équipes des principaux championnats. Cette semaine, revenons sur la saison des 5 premiers de la Liga. Deuxième épisode aujourd’hui avec un retour sur la saison du Real Madrid, second du championnat, préalablement analysée puis décortiquée.
Nous avons tout dit ou presque, cette saison, sur le Real Madrid. Pour cette raison, nous redirigerons dans cet article vers de nombreuses publications précédentes. De fait, la formation championne d’Europe en 2014 a abandonné sa couronne au rival Catalan, dont nous vous parlions hier. Une désillusion bien réelle pour les fans madrilènes. Nos premiers doutes remontaient déjà à aout dernier, au moment de la Supercoupe d’Espagne. Malgré la victoire sur le FC Seville, ce Real Madrid aux nombreux changements (départs d’Alonso, Di Maria, deux tauliers, remplacés par James Rodriguez et Toni Kroos) gagne, mais ne se montre pas aussi flamboyant dans le jeu. Pire, ses stars semblent peu en jambes, et les premiers doutes tenaces font leur apparition. Retrouvez cet article en cliquant ICI.
Nous nous demandions dans la troisième partie si cette gestion intensive, presque abusive des joueurs pouvait perdurer, et si oui combien de temps encore ?
Une saison de plus, au moins, semble-t-il. Car c’est Carlo Ancelotti qui a cette fois payé ses échecs en championnat et Ligue des Champions. « Mauvais résultats » à mettre entre guillements évidemment, le club terminant respectivement second et demi-finaliste dans lesdites compétitions. Aussi, nous abordions ce limogeage sous un angle davantage affectif, sportif. Le vestiaire va devoir travailler avec un entraîneur dont il ignore tout sauf la réputation. Si le technicien italien a payé son audace, sa persévérance et le fait d’avoir contrarié Perez, il demeure toutefois évident que sa deuxième saison n’est pas au niveau des attentes. Cette équipe est taillée pour la victoire finale. Reste à savoir si Benitez, dont la finesse tactique est reconnue, aura le profil intellectuel requis pour le poste.
Nous faisions cas il y a un peu moins d’un mois des raisons pour lesquelles ce départ pourrait, et devrait être nuisible. Cependant, l’auto-gestion s’immisce dans cette affaire retentissante, sans que personne ne la remarque. Quelles formations, davantage que le Real Madrid ou le FC Barcelone, peuvent se permettre d’envoyer sur le terrain un onze titulaire d’une telle qualité ? Bien peu. Il semble évident que les demandes des joueurs sont orientées sur la partie psychologique davantage que technique. Ces grands champions ont besoin d’une relative liberté d’action, afin de tirer le meilleur de leurs idées. Les profils créatifs sont dominants, les finisseurs sont adroits, les défenseurs ne souffrent que de manques occasionnels de concentration. Un harcèlement quelconque ne leur sied guère : ils veulent laisser parler le talent. Ce qui nous incite par la présente à relativiser le rôle de l’entraîneur, si tant est qu’il possède un tel effectif. Un thème que nous développions plus largement ICI.
Comme nous vous le disions précédemment,
» La Decima tant attendue, une série rocambolesque de 22 victoires consécutives, une saison soi-disant blanche, pourtant auréolée du titre de champion du monde des clubs… La liste est longue dans le texte, mais aussi dans le jeu (…) Ce qui contraste avec une première saison toute en souplesse tactique (…) Son apport et ses caractéristiques semblaient toutefois apprécié par les joueurs madrilènes, certains se montrant touchés par cette éviction. Une donnée non négligeable que le futur technicien ne devra pas sous-estimer. Le public, lui aussi, aurait souhaité conservé son « mister » si l’on en croit globalement les statistiques rapportées par Marca. Un peu plus de 70% auraient aimé le voir poursuivre sur le banc du Real Madrid. «
Le fait est qu’avant de caler, cette formation du Real Madrid s’annonçait tout simplement fulgurante. Dévorant tout sur son passage, elle dissipait les doutes peu à peu, jusqu’à cette panne sèche. Une fois le mondial des clubs remporté. Une donnée que nous avions également analysée, et concernant laquelle le résultat ne fait aucun doute. La suffisance aura eu raison de la détermination madrilène, les combinaisons devenant vaines, l’énergie semblant manquer. Nous vous invitons à visionner Les raisons d’une déroute, afin d’en savoir plus. Une chute vertigineuse en termes de qualité, voyant les merengue se faire gifler par l’Atletico Madrid en Copa del Rey, et se faire devancer par le Barça au classement, l’autre rival historique, qui enfoncera le clou en disposant des madrilènes 2-1 au retour en championnat.
Quelques dates dans la saison du Real Madrid :
– 31 / 08 / 2014 : les merengue débutent mal leur exercice 2014/2015, battus deux fois lors des 2 et 3ème journées de Liga. 4-2 contre la Real Sociedad et 2-1 à Bernabeu face au rival historique de l’Atletico.
– 16 / 09 / 2014 : le Real écrase le FC Bâle 5-1 en LdC et lance sa saison de favori sur le plan national et européen.
– 16 / 09 / 2014 —> 20 / 12 / 2014 : série historique de 22 victoires consécutives, dont le clasico 3-1 à domicile face au Barça. Si 2015 est résolument blaugrana, 2014 fut absolument merengue.
– 05 / 05 / 2015 : défaite 2-1 au Juventus Stadium face à la Vieille Dame, et cruelle élimination pour les champions d’Europe en titre, qui ne réaliseront pas un rêve auquel ils semblaient croire bien peu.
Les ajustements nécessaires devraient être mis en place par Rafael Benitez, qui ne saura faire autrement pour sa première saison qu’allier pragmatisme et conciliation, compromis Cristiano Ronaldo pourrait connaitre la pointe de l’attaque, et Benzema un rôle plus créatif. Nous abordions la nécessité de changement la fois précédente à travers le rôle du Ballon d’Or portugais :
» Il convient d’observer que ceux qui ont osé cette saison, ont réussi. En témoignent Kroos, James, Benzema, tous auteurs d’une saison plus que décente car pas encore atteints par cette paralysie ou jouissant d’un statut privilégié auprès de la superstar portugaise. Ronaldo est le principal pourvoyeur de buts du Real Madrid et l’équipe lui doit beaucoup en termes de résultats, d’efficacité, mais il n’est pas nouveau de dire qu’il vampirise les actions. Cela pourrait s’arrêter là, sur le terrain, où le personnage est capricieux, mais les interactions ne se terminent pas au coup de sifflet final, et il est désormais évident que le Ballon d’Or 2014 est autant un problème qu’une solution au sein du vestiaire. »
Publiée avant la nomination de Benitez, cette phrase est révélatrice de l’importance de ce dossier. On ne peut qu’affirmer, en rationalisant un peu, que le rendement de Ronaldo ne serait pas nécessairement affecté par un changement de poste, lui qui jouit déjà d’un positionnement assez libre. Au contraire, Bale pourrait ainsi s’exprimer davantage sur son côté de prédilection. La star portugaise qui termine toutefois Pichichi de Liga avec 48 buts en 38 matchs, sort une nouvelle saison stratosphérique. 61 buts en 54 matchs toutes compétitions confondues cette saison pour lui. Il se place donc une nouvelle fois comme le seul candidat crédible dans la course au Ballon d’Or avec un Lionel Messi auréolé d’un splendide triplé.