Edito – FC Valence : Promesses et réussite
Du 1er Juin au 3 Juillet, Europafoot vous propose un condensé d’informations concernant les meilleures équipes des principaux championnats. Cette semaine, revenons sur la saison des 5 premiers de la Liga. Avant dernier sujet aujourd’hui avec la saison du FC Valence, qui termine au pied du podium.
Le parcours des chauves-souris de Valence cette saison a de quoi interpeller. Géant espagnol au début des années 2000, la formation présidée aujourd’hui par Peter Lim, un investisseur Singapourien, demeure une valeur sure en Liga. Si les années 2010 sont davantage parsemées de coups d’éclats que de succès retentissants, les Murcielagos accrochent cette saison une quatrième place synonyme de Ligue des Champions, et coiffent au poteau la formation du FC Séville pourtant championne d’Europe en C3, semblant au premier coup d’œil constituer un groupe plus homogène. Son entraîneur avait prévenu, déclarant non sans présomption (du moins à l’époque) que son groupe était prêt à se qualifier en C1.
Pour expliquer cette belle saison, diverses pistes se mettent rapidement en place. Si victoire et continuité n’ont pas été conjugués au mieux, il semble que la technique de sécurisation d’un résultat commence à prendre. Effectivement, les valenciens n’ont subi que très peu de revers : 6 seulement lors des matchs officiels (non amicaux). Une solidité qui va leur autoriser une certaine tranquillité dans une Liga toujours à deux vitesses. Pire, la formation de Nuno Espirito Santo, (entraineur Portugais évidemment décrié à son arrivé, que personne ne voyait dépasser le mois de décembre) s’est même payé le luxe de battre diverses formations jugées supérieures. Avec une fois de plus, le signe du 4 dans leur sillage. Les quatrièmes du dernier championnat se sont donc défait de l’Atletico le 4 octobre dernier, avant de faire chuter le Real Madrid le 4 janvier. Un Otamendi qui se révèle, et qui fait désormais partie des meilleurs centraux de la planète, à n’en plus douter.
Trois semaines plus tard, Valence tapera le FC Seville par trois buts à un. Encore plus hallucinant : le meilleur match des vampires cette saison a eu lieu contre le champion en titre, le FC Barcelone, lors de la phase retour du championnat. Toutefois, ce ne fut pas une victoire. Défaits 1-0 à l’aller, les valenciens en prendront cette fois deux. Cruel pour une équipe qui n’aura fait que manquer de réalisme. Solides dans le jeu, efficaces dans la construction et sobres dans la transmission. Un manque de réussite qui aurait pu leur coûter la place en C1. Car en Liga BBVA cette saison, si le 6ème est 16 points derrière le 5ème, les 3, 4 et 5ème se tiennent dans un mouchoir de poche : 1 points sépare chaque formation de celle qui la domine : Atletico 78, Valence 77, et Seville 76. On peut donc raisonnablement comparer la saison des valenciens à celle de ses homologues, et en déduire par les confrontations directes qu’ils n’ont rien à leur envier.
On est même tentés d’affirmer que cette équipe, sur le plan moral, possède un avantage considérable : son coach n’a pas de limites. Ambitieux et parfois présomptueux, Nuno Espirito Santo a pourtant réussi sa mission : celle de ramener les valenciens en Europe, dans la plus prestigieuse des compétitions. Attention toutefois à une accumulation de matchs nuls nuisant grandement au positionnement final. 11 matchs nuls, c’est définitivement trop pour espérer décrocher le titre en Liga face aux hégémoniques madrilènes et catalans, comme l’a pourtant fait l’Atletico durant l’édition 2013/2014. Un problème récurrent toutefois : celui du buteur. Alcacer et Negredo semblaient avoir les épaules, mais sortent d’une saison difficile. Peu prolifiques, ils devraient se méfier de l’arrivée d’un ailier, qui replacerait peut-être le jeune et talentueux Rodrigo dans l’axe, lui qui est utilisé sur l’aile par son coach.
La saison de cette formation ne comportant comme dates cruciales que celles que nous venons d’aborder ci-dessus, passons directement aux enseignements que l’on peut en tirer. Solide face aux petits, surprenant face aux gros, malgré un manque de réussite occasionnel qui aurait pu porter préjudice : les valenciens se placent comme un concurrent crédible au trio de tête la saison prochaine. En termes de niveau donc, cette formation semble, sur son dernier exercice, pouvoir se mesurer aux colchoneros et aux joueurs du FC Seville. Autre caractéristique cruciale, une capacité à se sublimer et à produire du jeu face aux géants du pays. A la vitesse où va le football, quelques hold-up, un malentendu et une deuxième place sont vite arrivés. Valence semble pouvoir y croire en Liga la saison prochaine, du moins pour ce qui est de terminer dans les trois premiers. La donne sera forcément différente en Europe, la Ligue des Champions exigeant un travail de répétitions et d’apprentissage d’un groupe sur la durée. C’est donc en forgeant qu’ils deviendront forgeront.
Attention également à l’omniprésent Jorge Mendes, ayant fait de Valence son nouveau fief. Il est en effet l’agent de Nuno Espirito Santo, et sa présence dérange, sa propension à conquérir ayant du mal à passer. Auteur d’une belle saison, Andre Gomes est également le poulain de Mendes. On peut comparer la situation des valenciens à celle des monégasques à l’époque où débarquaient nombre de joueurs acquis à la cause du super-agent. La chose entrainant des désaccords en interne, le recrutement de Enzo Perez en janvier pour 30M€ reste jusqu’ici un échec. En panne de compréhension avec son coach, l’ancien lisboète n’est plus le joueur flamboyant qu’il était. Son cas inquiète, bien que sa fin de saison soit encourageante. Un équilibre qui semble donc précaire. Valence devra se méfier sur le plan extra sportif, afin que rien ne le détourne de ses objectifs.