Edito – Chelsea, guerrier minimaliste
Retrouvez cette semaine notre édito retraçant le parcours des 5 meilleures équipes des 5 principaux championnats. Place ce lundi à la Barclays Premier League et à son champion, Chelsea, au parcours solide. Couteau entre les dents.
Cette édition du championnat britannique aura été le théâtre de déceptions amères et de bonne surprises. Les mérites de cette Premier League ne sont pas vantés en vain, le spectacle étant au rendez-vous tout au long de la saison. Une équipe toutefois sort du lot en tous points. Le Chelsea de José Mourinho aura passé l’ensemble de son championnat au sommet du classement. Une performance de loup, quand on voit la meute de chien affamée qui s’élançait pourtant à ses trousses. Parmi les bonnes surprises, Arsenal, solide troisième, et Southampton, 7ème.
Mourinho ne semblait pas douter de la capacité de ces hommes à remporter ce championnat. Une telle facilité laisse toutefois perplexe. Chelsea termine en tête avec pas moins de 8 points d’avance sur son poursuivant le plus proche, Manchester City. La deuxième partie de saison pris l’allure d’une bataille entre le trio de tête, élevant le niveau de jeu journée après journée. Les Blues quant à eux, affichent un taux de victoire sur la saison proche de 70%. Une explication évidente à cela : la compréhension immédiate de la philosophie de sécurisation d’un résultat de leur coach. Cette saison sous la houlette de Mourinho, Chelsea a gagné pas moins de 19 fois par 1 but d’écart sur un total de 63 rencontres amicaux compris, soit environ 1/3
La chose est due à la difficulté physique du championnat, à n’en point douter, mais aussi et surtout à une volonté d’engranger le plus vite possible. Mourinho le martelle, il souhaite construire sur le long terme. On l’imagine mal toutefois ne pas planter les graines du succès dès les premiers instants. Cette année, les Blues de Chelsea auront eu presque autant de succès qu’ils pouvaient l’imaginer. Doublé championnat/carling Cup. Presque, car cependant un élément perturbateur vient remettre une bonne partie de cet effectif et de la Premier League en cause. Le désastre européen, tant en Europa League qu’en Champions League, vient ternir cette habitude de spectacle qu’inspirent les équipes d’outre manche. Chelsea, lui, ne fera pas du spectaculaire son argument principal. L’astuce, le ténacité, sont davantage les devises de cette formation qui souffre d’un problème de constance face aux gros poissons. Ainsi, les matchs Chelsea-Liverpool accoucheront souvent cette saison de matchs nuls, la formation de Brendan Rodgers étant pourtant très irrégulière. Idem contre un PSG gonflé à bloc, qui avait su se montrer à la hauteur face aux joueurs du technicien Portugais. Des joueurs qui n’ont pas toutefois l’expérience européenne de leur coach.
Qu’à cela ne tienne, ce dernier prétend être heureux, et si les titres arrivent déjà, la construction du futur s’annonce radieuse. Chaque victoire rapproche ou conforte Mourinho dans son style d’exercice, ancrant Chelsea dans une méthode particulière qui semble fonctionner au moins pour l’instant. Impossible toutefois de considérer cette saison comme pleinement réussie. Les investissement consentis pour Diego Costa, Matic, la présence de l’immense Thibault Courtois, l’explosion tant attendue d’Eden Hazard, le tout saupoudré d’une jeunesse supervisée au microscope… Voilà qui à défaut de vaincre à tout prix, aurait pu convaincre davantage eu Europe. Paradoxe ou déclin progressif de la Premier League ? La question peut sembler alarmiste mais elle doit être posée. Nous tenterons ainsi d’y répondre dans l’analyse des autres principales équipes s’étant distinguées cette saison.
Quelques dates dans la saison de Chelsea :
– 18 / 08 / 2014 : Les Blues débutent leur championnat et l’emportent 3-1 à l’extérieur face à Burnley. Début d’une série de 4 victoires consécutives dont un 3-6 retentissant contre Everton. La BPL est prévenue.
– 24 / 09 / 2014 : Séries de victoires donc, avec une autre performance puisque Chelsea ne fera que l’emporter pendant pratiquement un mois, du 24 septembre au 18 octobre. Ils balayent Aston Villa, Arsenal, Maribor en Ligue des Champions (6-0)
– 11 / 03 / 15 : Solide leader de son championnat, le pittbull bleu s’attaque à la Tour Eiffel. Match nul 1-1 à Paris à l’aller. Le PSG est appliqué, sérieux, et même efficace. 2-2, les buts comptent double sont à faveur des franciliens. Nul ne doute que le druide Mourinho tentera une nouvelle formule.
03 / 05 / 2015 : L’équipe est sacrée championne d’Angleterre, récompensée pour sa fabuleuse course en tête.
Suite dès demain avec la saison du dauphin, Manchester City, dont on n’attend toujours davantage, mais on n’obtient pas tellement plus…
