Edito – Barça : sans accrochage ou presque
Retour aujourd’hui de notre édito, traitant des 5 meilleures équipes des 5 meilleurs championnats. Cette semaine, place à la Liga BBVA et plus particulièrement aujourd’hui au triomphe blaugrana. Un triplé, une saison couronnée de succès qui s’annonçait pourtant plus complexe qu’elle n’en a eu l’air.
Barcelone s’est fait une belle frayeur. Aux prises avec le Real Madrid depuis le début du championnat, longtemps second après la fantastique série de 22 victoires consécutives des merengue, la formation de Luis Enrique a rongé son frein, dominant les petites équipes et ratant le coche lors du premier clasico. Une défaite trois buts à un, qui n’a pas enrayé la machine dans un championnat où les grands rendez-vous s’avèrent souvent fatals. L’équipe enchaine ensuite avec une défaite à domicile face au Celta Vigo sur le plus petit des scores. Auparavant privée de Suarez, sa recrue phare, pour sa morsure sur Chiellini lors du mondial brésilien, l’attaque Barcelonaise se repose tant que bien que mal sur Messi crescendo, mais pas encore au sommet. Ca ne saurait tarder.
Cette date coïncide avec l’étrange baisse de régime madrilène dont nous parlerons demain. Un changement de rythme, un Real qui rétrograde et le Barça ne se prive pas, il double. Premiers depuis début mars, les catalans ne quitteront plus la première place. Le retour de l’ex-buteur providentiel de Liverpool s’avère être le début d’un trio infernal qui raflera tout sur son passage : Neymar – Suarez – Messi. Permutations, jeu de contre, possession, le jeu du FC Barcelone se renouvelle, se modernise, à l’heure où les formations du dernier carré européen se spécialisent dans la contre attaque. Ce Barça ne fait pas exception. Le lutin argentin a retrouvé son meilleur niveau après un précédent exercice moins appuyé. Auteur de 58 buts en 57 matchs toutes compétitions confondues, Messi se retrouve en pôle position pour le prochain ballon d’or, sa prestation en Copa America sera observée d’autant plus attentivement.
Reste à savoir si Luis Enrique est davantage l’instigateur de cette dynamique que l’intelligence de jeu de son effectif. Nous abordions la dernière fois, dans un article précédent, la propension de certaines formations, certes peu nombreuses, à s’auto-gérer. Remettant en cause si non l’utilité du coach, au moins les facettes de son rôle. Cet article expliquant les raisons pour lesquelles il est de rigueur, avec Barcelone par exemple, de relativiser la performance d’un entraîneur en présence de professionnels d’un tel niveau. Cela n’enlève toutefois rien à ce qui se produit sur le terrain, et le magnifique parcours en C1 des catalans découle une fois de plus de cette capacité d’écoute et d’adaptation envers les joueurs. Si le club en est arrivé là, c’est aussi parce qu’il a su investir sur le marché des transferts. Souvent enclin à critiquer son rival madrilène pour les sommes folles dépensées, le Barça joue désormais un jeu bien similaire, qui porte ses fruits. Florentino Perez également récoltait l’année passée le fruit de ses nombreuses dépenses. Reste à voir si la méthode est viable sur le long terme. Un duel infernal pourrait avoir lieu cette année, à l’image des saisons précédentes, entre les deux géants de la Liga, si tant est que les ajustements tactiques et une relative liberté soient laissés aux joueurs.
La saison du Barça en quelques dates :
– 05 / 11 / 2014 : l’équipe débute une première belle série de 8 victoires consécutives en se débarrassant se l’Ajax 2-0 en LdC.
– 08/ 01 / 2015 –> 15 / 02 / 2015 : les blaugrana refont le coup de la série dingue et remportent 11 rencontres d’affilée durant cette période. 42 buts marqués, 9 encaissés. Sereinement.
– 24 / 02 / 2015 –> 08 / 04 / 2015 : nouvelle série de 9 victoires consécutives, les catalans battent au passage le Real Madrid 2-1 à domicile et effacent le précédent revers
– 06 / 06 / 2015 : le FC Barcelone se défait de la Juventus 3-1 à Berlin en finale de la Ligue des Champions. Le club s’adjuge sa 5ème C1.
En conclusion, il est difficile de reprocher quoi que ce soit à cette formation catalane cette saison. Sérieux défensif retrouvé, une attaque de folie, un milieu équilibré. Des recrues efficaces (Rakitic, Suarez) et décisives, qui combleront à n’en point douter le départ de la légende Xavi. Le clasico remporté au retour efface la déroute de l’aller, match durant lequel les madrilènes avaient montré leur supériorité. La tendance s’est ensuite inversée, et si Messi n’aura pas le titre de pichichi, glané par Cristiano Ronaldo, la saison est un succès des plus retentissants : un triplé acquis tout en friandises, et une lutte qui s’annonce encore passionnante l’année prochaine. La différence de niveau entre les deux formations restant des plus minimes sur le papier, nous verrons demain si les nouveautés tactiques promises par Benitez pourront rééquilibrer la donne. Impossible en tout cas pour le club catalan de faire mieux que cette saison !