Edito – ASSE : Une question de standing
Du 1er Juin au 3 Juillet, Europafoot vous propose un condensé d’informations concernant les meilleures équipes des principaux championnats. Cette semaine, revenons sur la saison des 5 premiers de L1. Cinquième et dernier épisode français avec l’AS Saint-Etienne. Grandeur retrouvée, ou régularité nouvelle ?
Le paysage français est habitué à voir revenir le nom de l’AS Saint-Etienne, et dernièrement plus que jamais, le club fait honneur à son glorieux passé. La combativité est le maître mot, et cette équipe semble armée pour tirer son épingle du jeu tant en championnat que lors des coupes nationales. Cependant, bien que ce problème n’ait été mentionné que rapidement dans nos précédents éditos, publiés cette semaine, il est impératif de souligner une nouvelle fois le manque de sérieux en Ligue Europa. Si le football français se porte mieux, et peut se targuer de résultats étonnants (l’élimination des cadors anglais en Ligue des Champions par Monaco et le PSG), l’apport de nos équipes en C3 est insuffisant. A tel point que l’on se demande si tout cela ne résulte pas d’un mauvais calcul. Souhaitant jouer à tout prix la LdC, certaines équipes semblent sous-estimer le formidable tremplin que serait une qualification pour le dernier carré de la cadette des compétitions européennes.
Un véritable passionné ne peut que se plaindre de ces résultats presque indécents. L’opposition est tout sauf monumentale, et passer la phase de groupe ne devrait en aucun cas être un challenge insurmontable. Si dans cet article, c’est un peu l’ASSE qui prend pour les autres, c’est parce que la frustration est grande. Si l’OL ne s’est même pas qualifié pour la compétition, l’infernale série de matchs nuls stéphanoise est génératrice de regrets. Si la saison de l’AS Saint-Etienne est plus que respectable à l’échelle nationale, le parcours européen laisse à désirer.
Complexes ? Peut-être. Mais il faudra absolument faire mieux à l’avenir. Si le mental vient à fléchir, les formations françaises qualifiées en Ligue Europa doivent prendre conscience de leur potentiel. A l’heure où la Serie A n’est plus aussi compétitive qu’il y a une dizaine d’années, où les équipes anglaises qualifiées ne sont pas les plus performantes (4 équipes en Ldc obligent), les formations hexagonales seraient bien inspirées de tirer leur épingle du jeu. Ainsi, l’ASSE ne fait pas exception et devra s’appuyer la saison prochaine sur un groupe soudé, dans la continuité de ce qu’il a vécu cette saison. Son meilleur buteur, Max-Alain Gradel (auteur de 17 buts en championnat), demeure indécis quant à son avenir. Un dossier à surveiller de près tant son apport fut considérable. Le reste de cet effectif ne sort pas nécessairement du lot (à l’image d’un Erding ne dépassant pas les 10 buts), le tout étant fait d’un savant mélange de concentration, de sérieux, et d’application. Si les talents individuels sont partie intégrante de cet effectif, ils ne le composent pas entièrement. Ainsi, Stéphane Ruffier aura disputé l’intégralité des 53 rencontres officielles. Theophile-Catherine, Perrin, Clément, Lemoine, Hamouma ou encore le très bon Tabanou se sont taillés la part belle des titularisations. Une assise hétérogène, et une formule qui semble fonctionner. Attention toutefois à l’essouflement.
La saison de l’ASSE en quelques dates :
– 31 / 08 / 2014 : l’équipe débute son championnat par 2 victoires et 1 nul, avant de sombrer au Parc des princes face au PSG (5-0). Le coup dur ne servira pas de détonateur immédiat aux stéphanois.
– 01 / 11 / 2014 : Saint-Etienne débute ce jour une série de 5 matchs nuls consécutifs. Plus de victoire du premier jour du mois jusqu’au dernier.
– 30 / 11 / 2014 : soif de victoire oblige, les verts se lâchent et étrillent leur rival éternel de l’OL 3-0 à domicile. Sursaut d’orgueil : c’est fait. La suite sera plus homogène. Les victoires arrivent en nombre, et une progression nette est observée dans la régularité en championnat. L’équipe reprend confiance en ses qualités.
– 10 / 05 / 2015 : la formation de Christophe Galtier se présente face à Nice en championnat. Le résultat est sans appel : c’est au tour des stéphanois d’infliger un colossal 5-0 aux niçois et de s’affirmer comme une des meilleures formations de cette Ligue 1. Partir d’une humiliation, et finir sur une humiliation : rien de tel pour savourer les progrès réalisés.
Habitués des championnats rébarbatifs, des saisons qui se suivent et se ressemblent, les supporters stéphanois ont du trouver cet exercice plus que réconfortant, car depuis désormais 3 saisons, cette formation parvient à se classer dans les 5 premiers du championnat. Résultat : l’équipe termine avec une jolie 5ème place, à égalité de points avec l’OM (4ème à la différence but) et accroche l’Europe. Une performance, certes, mais à nuancer étant donnée la propension au match nul de cette équipe stéphanoise. Ainsi, sur 56 matchs toutes compétitions confondues (amicaux compris), la formation coachée par Christophe Galtier a accouché de pas moins de 20 scores de parité. Le problème pourrait ne pas en être un, si on y décelait un tant soit peu de cohérence. Effectivement, ces résultats nuls concernent tant les rencontres abordables que les matchs difficiles. De convenable à décevant, sans passer par victoire ou défaite ? Un paradoxe. Mais les motifs de satisfaction sont ailleurs. Cette formation peut désormais être considérée comme « quasiment » au niveau des « grands » que sont l’OL, l’OM ou encore Monaco, grâce à une capacité de réaction certes lente, mais efficace à terme. L’ASSE a su se remobiliser aux meilleurs moments. Un effectif moins clinquant, certes, mais des résultats comparables. Une question de standing ? Peut-être. De combativité ? A n’en point douter. Le 3-0 infligé au rival lyonnais au chaudron semble l’indiquer clairement.
Ci-dessous, l’ensemble des éditos précédemment publiés cette semaine :
– PSG : Retour sur une saison historique
– OL : Dauphin en tous points
– ASM : Changement de cap réussi
– OM : Entre espoirs et doutes
Nous nous retrouverons dès lundi pour la suite de cette rubrique avec, cette fois, une retrospective sur la saison des 5 premières équipes de Barclays Premier League !