EDF : S.O.S. arrière droit
Les Bleus viennent de boucler une trêve internationale qui n’est pas des plus rassurantes, avec une défaite contre le Brésil et une victoire en demie teinte contre le Danemark. Les deux appelés au poste d’arrière droit, Sagna et Jallet, ont eu du temps de jeu. Mais pas de quoi faire d’eux les titulaires en puissance à un poste qui fait cruellement défaut en France.
Didier Deschamps a encore une fois dû composer sa liste sans Mathieu Debuchy, blessé. L’ancien Magpie n’a joué que 10 petits matchs depuis le début de la saison, son corps ne le laissant pas tranquille. Le sélectionneur a donc fait appel à Christophe Jallet pour concurrencer Sagna. Les performances de l’un comme de l’autre n’ont pas été des plus convaincantes.
Le latéral des citizens ne fait guère l’unanimité à Manchester, et la concurrence avec Pablo Zabaleta ne lui a permis que de jouer 15 matchs toutes compétitions confondues cette saison, dont seulement 8 en BPL. Au point que le français songerait à un départ. Titulaire indiscutable chez les Gunners, il a perdu ce statut avec Pellegrini sans pour autant que sa place en Équipe de France ne soit menacée. Sa prestation contre le Brésil n’a pourtant pas prouvé qu’il mérite ce statut.
Son remplaçant, Jallet, a lui un meilleur bilan en club. Titulaire indiscutable avec l’OL, il a pris part à 29 rencontres de Ligue 1 cette saison. Son équipe occupe le haut du classement et il n’y est pas étranger, sa présence est donc plus légitime. Mais de là à en faire un titulaire? En l’absence de Debuchy, c’est le candidat le plus crédible. Et cela symbolise bien la pénurie qui frappe la France à ce poste. Mais il ne faut pas lui enlever son envie de bien faire, son application, son expérience et même le fait qu’il ait porté le brassard au PSG.
Qui sont les autres arrières droits français ?
Il y a les « vétérans » : François Clerc (31 ans), Rod Fanni (33 ans), Anthony Réveillère (35 ans). Pour le premier, le seul critère positif est son poste. Avec 11 matchs joués, à cause de 5 mois d’arrêt, le joueur n’est plus celui qui a autrefois honoré ses 13 sélections. Il ne démérite pas sa place chez les Verts, mais n’a plus le niveau international. Le Martégal a plus de temps de jeu, mais plus en tant que latéral droit. Il a été repositionné défenseur central par Bielsa, poste qui lui réussit plutôt bien. Rappelé fin 2013 pour remplacé Sagna, il était déjà une surprise à l’époque. Son engagement serait certain mais comme le précédent, son niveau ne parait pas adéquat en vue de l’Euro 2016. Le constat est le même pour le dernier cité. Resté libre en début de saison, il a rejoint Sunderland fin octobre, pour 16 matchs joués. On ne peut donc compter sur aucun de ces joueurs.
On peut donc se tourner vers les Espoirs : Gbamin, Moreira. Les deux ont étés appelés par Pierre Mankowski pour affronter l’Estonie et les Pays-Bas. Gbamin a un temps de jeu conséquent avec Lens (29 matchs), qui lui permet de s’imposer petit à petit en Ligue 1. Cependant son club n’est pas au mieux, avec une piteuse 19e place. Et l’équipe est perméable, puisqu’elle est une des pires défenses du championnat avec 47 buts encaissés. Gbamin n’est certes pas seul responsable, mais n’est pas non plus étranger au problème. Il doit continuer son ascension avec les Bleuets et franchir des paliers avant d’être prêt à jouer un rôle en A. 2016 semble bien trop tôt pour lui. Il en va de même pour Moreira, qui a moins de temps de jeu avec Rennes et dont les performances sont moins convaincantes.
C’est en piochant parmi les arrières droits français de Ligue 1 que l’on tombe sur le candidat le plus crédible: Sébastien Corchia. Après avoir brillé à Sochaux, le joueur de 24 ans empile les matchs avec Lille, et prouve qu’il est l’un des meilleurs latéraux de L1 malgré la mauvaise passe que son club traverse cette saison, et le jeu loin d’être flamboyant proposé par René Girard et ses hommes. Le mieux qu’ils connaissent actuellement leur permet de songer à l’Europe, même si c’est un challenge compliqué. Corchia a donc l’occasion de briller en Ligue 1, voir en Europa League la saison prochaine, en attendant une éventuelle convocation pour l’Euro. Mais pour ça, il faudra que Deschamps, d’ordinaire assez conservateur, accepte de bousculer la hiérarchie.