EDF : L’heure de vérité pour Giroud
A cinq jours de France-Jamaïque et douze jours de France-Honduras, la situation d’Olivier Giroud fait couler beaucoup d’encre, notamment sur un avenir jugé prometteur à certaines conditions.
Prenez une saison pleine avec les Gunners, ponctuée de leur premier trophée depuis 2005 et assortie de négociations pour prolonger l’aventure à l’Emirates Stadium. Ajoutez-y deux titularisations réussies lors des matchs préparatoires des Bleus en vue de la Coupe du Monde au Brésil, avec un joli doublé au passage contre la Norvège. Vous obtenez les raisons immédiates de croire en un avenir radieux pour l’ancien joueur de Montpellier. Maintenant mélangez une méforme manifeste en milieu de saison à Arsenal, saluée par les critiques acerbes des supporters, avec l’apparente incompatibilité constatée à la pointe de l’attaque française avec Karim Benzema. Vous constatez que le doute renait à propos de son impact réel sur la destinée de son équipe.
Et si la clé résidait dans le style de jeu d’Olivier Giroud ? Meilleur buteur de Ligue 2 avec Tours et meilleur joueur L2 selon l’UNFP en 2010, le meilleur buteur et champion de Ligue 1 2012 est décrit comme élégant bien que costaud, mobile même s’il est grand, aux feintes de corps et à la protection de balle efficaces, excellent de la tête grâce à un bon timing et à une belle détente. Les principaux reproches à son encontre concernent sa vitesse d’exécution, son explosivité et sa tendance à ne pas prendre sa chance devant le but alors qu’il devrait, comme tout récemment lors de combinaisons malheureuses avec Rémy ou Pogba en première mi-temps face au Paraguay. On peut alors distinguer deux tendances fortes dans l’analyse de l’efficacité de notre avant-centre.
Là où Giroud est le meilleur
Alors qu’Arsène Wenger devrait enregistrer l’arrivée d’un nouvel attaquant cet été une telle nouvelle devrait en réalité réjouir un joueur comme Giroud. Au-delà de lui ôter la pression de devoir faire oublier Robin Van Persie ou encore Thierry Henry, l’arrivée d’une pointe lui permettrait d’avoir de l’espace et d’être aussi bien créateur que finisseur. Son jeu tout en déviations en point de fixation de la défense adverse fait des merveilles dès lors qu’il est bien entouré. S’il est esseulé, Giroud ternit. S’il est épaulé, par de rapides ailiers comme Walcott et Ramsey en club…ou Rémy et Griezmann en sélection, Giroud brille. Sa prolifique pré-saison, sa passe décisive en finale de Cup ou encore ses dernières performances en bleu…visiblement isoler Giroud serait contre-productif.
A trop vouloir placer nos espoirs sur tel ou tel joueur, surtout avant de grandes échéances internationales, on en vient presque à oublier que le football est avant tout un sport collectif. Ce postulat est d’autant plus valable pour Giroud, qui n’a finalement besoin que du bon système de jeu et des bons coéquipiers pour révéler l’étendue de son registre et faire profiter l’ensemble de son équipe de ses nombreuses qualités offensives. Une réelle option à l’heure où Benzema sort éreinté d’une saison magnifique avec le Real Madrid et laisse planer le doute sur son état de forme à la veille du Mondial. Didier Deschamps l’a forcément compris, tant la montée en puissance de son Equipe de France doit beaucoup à celle d’Olivier Giroud à la pointe de son prometteur 4-3-3.
C’est tout le peuple français qui espère ainsi que le potentiel d’Olivier Giroud saura être pleinement exploité au Brésil. Il y a parfois des circonstances qui méritent qu’on s’y adapte. Mais quand on veut…