PSG – Une drôle de mode et la peur du vide
Depuis les incidents du printemps dernier, au cours desquels Zlatan avait décrit la France comme un « pays de m**** », une mode journalistique se met peu à peu en place. Celle de signifier au géant suédois la porte de sortie la plus proche, dans un désir incompréhensible de le voir partir. Masochisme ? Optimisme démesuré ? La réponse est plus perverse qu’il n’y parait.
Le monde du football suit des tendances, des mouvances généralement décrétées par la presse, fut-elle écrite ou télévisuelle. Etrange phénomène ces derniers jours, amplifiés par les incidents datant d’il y a quelques mois : nombreux sont ceux à réclamer le départ de Zlatan Ibrahimovic du club de la capitale. Avant la relaxe du PSG, déjà, depuis le mois de mars et cette déclaration fracassante.
Seulement, de récentes déclarations s’insurgent à nouveau contre le buteur parisien. Ce sont bien là des considérations plus délicates à comprendre, le point de vue des experts qui souhaitent le voir partir comportant autant de risques que d’avantages.
Disposée à encenser les exploits de la formation de Laurent Blanc sur le plan sportif, la presse semble suggérer malgré elle qu’on ne réalise pas l’importance psychologique d’un élément au sein d’un vestiaire. Tous n’ont pas cette utilité, mais le suédois peut se targuer d’être de cette trempe. Certes, ses capacités physiques ne peuvent que décroître d’ici à la fin de sa carrière, mais son apport dans le jeu, les déviations, les combinaisons dans les 30 derniers metres, sont des atouts précieux au PSG.
Quel que soit le confort de la situation en Ligue 1, un tel joueur n’est pas seulement un finisseur, le profil est celui d’un leader, d’un buteur, et d’un coéquipier fantasque, usant d’une vista certaine et d’un instinct ravageur. On présente Zlatan Ibrahimovic comme un joueur principalement absent lors de la dernière saison, invoquant blessures, raisons extra sportives et délaissement mutuel entre la star et son club. Il n’en fut pas moins utile et présent, statistiques à l’appui : 28 buts cette saison.
Un intérêt du Milan AC, en pleine période de mercato, et des médias français qui se vexent de ne pas voir « Ibra » rétorquer qu’il ne compte pas partir, qu’il se trouve là où il souhaite être. Une communication discrète, dans laquelle il affirmera par ailleurs qu’il terminera son contrat au PSG. Qu’attendions-nous ? Une prolongation de six ans pour un joueur qui en a déjà bientôt 35 ? La vendetta menée par nos confrères français, a toutefois de quoi laisser songeur.
Propos véridiques tenus par nos confrères cependant, Zlatan n’est plus la seule figure capable de motiver cette formation en interne. L’excellente gestion humaine de Laurent Blanc, surprenante qualité que l’on ne pourrait lui enlever, en atteste. La direction francilienne peut-elle juger utile de pousser Ibrahimovic vers la sortie, désormais que le fair-play financier n’est plus un obstacle en vue de la saison prochaine ? Pire, le remplacement de la figure emblématique du renouveau parisien serait-il réellement un projet imminent ?
Difficile à croire, le bien fondé de cette manoeuvre restant à prouver, tant sportivement qu’économiquement. L’heure ne semble pas encore venue.
La possibilité d’investir encouragerait la direction à convaincre un grand buteur européen. Rares sont ceux, cette saison, qui peuvent se targuer d’avoir scoré suffisamment pour être considérés comme le profil idéal, cette potentielle décision n’ayant rien d’une baisse d’ambition sportive par ailleurs, mais ayant tout de la mauvaise idée. Si Cavani reste, il sera une solution imparable en pointe (31 buts cette saison). Bleachreport croit savoir que le PSG compte convaincre Karim Benzema et ses 21 buts cette saison.
Un joueur intelligent dans le jeu, aux statistiques indiscutablement collectives, capable de distiller de bons ballons et de finir une action. Le profil n’est pas celui du tueur, rôle qu’endosserait davantage Cavani si le départ de la pierre angulaire du projet parisien se confirmait. L’enjeu reste véritablement le profil du potentiel remplaçant, qui devra pallier techniquement à cette perte, que semblent pourtant souhaiter bon nombre d’instances médiatiques, désireuses de voir ce dont cette équipe est capable si un nouvel élan la porte. Un changement de leadership à double tranchant, dont la brutalité, la soudaineté, restent difficile à envisager.
La pression exercée par les médias espagnols et sa répercussion sur le quotidien des formations ibériques n’est plus à démontrer. Il semble inquiétant de voir les médias français exercer une méthode semblable, que l’on semblait réserver à notre équipe nationale jusqu’ici. Comprenons ici que la passion semble prendre le dessus, par exemple.
Pensez-vous que le départ d’Ibrahimovic soit une solution pour l’avenir ? N’est-il pas nécessaire, au contraire, de composer avec son expérience jusqu’au terme de son contrat, ou bien attendre une annonce de sa part, confirmant son départ au terme de son bail ?