Community Shield – Wenger 1 / Mourinho 0
Cette après-midi, Arsenal et Chelsea s’affrontaient pour un trophée, à l’instar du PSG et de l’OL hier soir. Les Gunners l’ont emporté.
Pour rappel, le Community Shield est le premier match officiel de la saison en Angleterre. Il oppose, comme le Trophée des Champions français, le vainqueur du championnat (Chelsea) au vainqueur de la coupe (Arsenal).
Depuis la semaine dernière, les débats avaient débuté entre les managers. Les joutes verbales entre Arsène Wenger et José Mourinho ne sont plus à présenter, depuis le retour du Special One à Chelsea il y a deux ans, le premier, devant régulièrement répondre aux provocations du second. Cette semaine, il était donc question des dépenses (démesurées ou peu adaptées) du Gunner. L’avant-match au sommet de ces balbutiements de la saison 2015-2016 était parfaitement lancé.
La partie s’est déroulée dans le mythique Wembley 2.0 devant 87 000 spectateurs, chaque équipe évoluant sous ses couleurs traditionnelles.
Les compositions étaient les suivantes au coup d’envoi :
CHELSEA : Courtois – Ivanovic, Cahill, Terry, Azpilicueta – Ramires, Fabregas, Matic – Willian, Rémy, Hazard.
ARSENAL : Cech – Bellerin, Mertesacker, Koscielny, Monreal – Coquelin, Santi Cazorla, Ramsey – Oxlade-Chamberlain, Walcott, Ozil.
Une entame canon
Alors que Chelsea donnait l’engagement, comme un symbole pour son coach, les Gunners chipaient le ballon d’emblée pour s’attribuer la première offensive de la partie. Les premières minutes nous montraient que l’engagement et l’envie étaient bien présents des deux côtés même si les rouge et blanc avaient l’air dans de meilleures dispositions. Beaucoup de combinaisons sont tentées, mais malheureusement, la justesse technique fait cruellement défaut.
Fait de match important, à la neuvième minute, Fabregas hérite du ballon dans la surface adverse, Mertesacker veut intervenir mais il est en retard. Le ballon part pour un centre en retrait et le capitaine vient percuter l’Espagnol d’un grossier coup de bassin. Monsieur Taylor, l’arbitre de la rencontre, laissera jouer. C’est déjà un tournant de la rencontre.
Arsenal continue de tenter dans le jeu et va être récompensé. Après une première tête dangereuse de Walcott, au milieu des géants bleus, sur un coup franc déposé par Ozil à la 21e, l’éclair suivant sera le bon. Walcott, plein axe, à une vingtaine de mètres du but adverse, voit son ailier filer à l’anglaise dans le coin de la surface de réparation. Oxlade-Chamberlain contrôle et rentre vers le but, il fixe Azpilcueta d’un crochet du droit avant d’enchaîner, sur un pas, un amour de frappe du gauche (son mauvais pied) qui termine sa course dans la lucarne gauche de Courtois, impuissant.
Il y aura bien quelques demi-occasions, avant le repos, dont une plus sérieuse pour les Blues avec un bon centre de Rémy pour la tête de Ramires, presque seul au centre, mais manquant incroyablement le cadre à bout portant. A noter que Rémy était hors-jeu sur cette action (non signalé). Rémy n’a d’ailleurs fait que ça, être en position illicite pendant 45 minutes. Pour le remercier de sa grande productivité, il sera remplacé à la pause par un Falcao encore moins en jambes.
Chelsea, en panne d’inspiration
Après un premier acte manqué et plutôt terne, les coéquipiers de Terry ont toujours l’air à la peine et ne trouve pas de solutions. Fabregas n’est pas assez précis sur les nombreux coups de pieds arrêtés récoltés par son équipe et Hazard est invisible avec très peu de ballons joués.
Monrinho veut dynamiser son collectif et notamment en ce qui concerne le secteur offensif : Oscar remplace Ramires (54ème). Le milieu défensif s’est surtout distingué par plusieurs fautes assez nocives pour ses adversaires (coup de genou dans les parties intimes d’Ozil, involontairement). Le nouvel entrant n’aura qu’une occasion, à la 69ème, sur un coup franc bien placé devant la surface. Le botté est réussi, aussi bien en termes de précision que de puissance, mais le portier Petr Cech préserve les intérêts de son nouveau club d’une belle envolée.
Quelques minutes avant, Hazard, pour sa seule occasion du match, avait vendangé une superbe ouverture de Fabregas. Servi à la limite du hors jeu en plein surface, il finit par frapper à 5,5 mètres de la cage adverse (à l’angle de la dite surface de but) de toutes ses forces. « Sans maîtrise, la puissance n’est rien » (pneus Pirelli) : quel drop alors que Cech, couché, lui offrait un but facile du plat du pied. On avait vu un Belge des grands soirs contre Barcelone an amical aux Etats-Unis, avec un but spectaculaire, mais le décalage horaire ne lui a visiblement pas réussit. Il reçoit la plus mauvaise note de la partie avec son capitaine. Pourtant, il avait, face à lui dans son couloir gauche, le jeune latéral Bellerin qui n’a eu cesse de mettre son équipe en difficulté défensivement par son mauvais placement et ses relances hasardeuses. Le diable rouge n’en aura jamais profité.
Giroud remplace Walcott à la pointe de l’attaque pour les 20 dernières minutes. Il aura quelques occasions de se mettre en avant mais sans jamais réussir à trouver le cadre.
Pendant que Mourinho mise sur le tout à l’attaque (Moses à la place de Terry), Wenger en prend le contre pied en remplaçant les joueurs offensifs (Ozil et Oxlade-Chamberlain) par d’autres plus en retrait (Arteta et Gibbs) pour maintenir son avantage. La physionomie du match n’en est que peu impactée.
En fin de partie, les Gunners auront l’occasion de tuer le match sans y parvenir grâce à des sorties rapides de Courtois sur les attaquants. Santi Cazorla (86′) et Gibbs (93′) en resteront sur leur faim.
Arsenal remporte son premier trophée de la saison et, au-delà de la rencontre sportive, Wenger prend l’ascendant sur son homologue lusitanien. Chelsea, orphelin de Diego Costa, devra faire beaucoup pour mieux pour conserver son titre de champion.