Chelsea – PSG : Et si Blanc avait joué le jeu ?

L’élimination des hommes de Laurent Blanc de la ligue des Champions hier soir pose, au-delà de celle de la responsabilité, la question de la culpabilité.

José Mourinho court comme un fou le long de la touche en guise de célébration du but de la victoire et de la qualification. L’image a marqué tous ceux qui l’ont vue, d’un côté comme de l’autre. Et si le but de cette course était de donner aux acteurs les dernières consignes d’équipe au regard de la nouvelle situation au score ? John Terry l’a affirmé : « nous avons travaillé trois scénarios cette semaine, à 1-0, 2-0, 3-1 on fait quoi ? Pour chaque cas nous avions un plan de jeu. » L’ultra pragmatisme du Happy One, déjà observé alors que Samuel Eto’o jouait parfois arrière gauche à l’Inter l’année de leur sacre européen (Torres l’imitait d’ailleurs hier soir), n’a eu d’égal que l’efficacité de sa psychologie inversée appliquée à ses attaquants, puisque ce sont les seconds couteaux qui ont taillé le rêve européen du PSG en pièces, Andre Schürrle et Demba Ba étant rentrés en cours de partie et n’ayant pas toujours eu les faveurs de leur coach tout au long de la saison.

Blanc battu par KO technique

A l’inverse, Laurent Blanc, qui avait tenu la dragée haute à son adversaire lors de l’avant-match et surtout au match aller, n’a pas réussi à faire en sorte que ses joueurs appliquent la philosophie de jeu qu’il prône si ardemment et qui a mené son équipe à ce stade de la compétition. La sortie par conservatisme d’Ezequiel Lavezzi et de Lucas n’a fait qu’accroître la pression déjà énorme pesant sur les épaules d’Edinson Cavani au point de lui faire rater l’immanquable. De plus, comme à Bordeaux ou en EdF, le Président s’est surtout contredit lui-même en laissant l’initiative du jeu à Chelsea qui n’en demandait pas tant. N’avoir pas su profiter de l’excellente phase parisienne qui a suivi le but d’entrée de Lavezzi à l’aller a abouti à l’égalisation de Hazard moins de 30 minutes plus tard. Avoir fait rentrer Marquinhos pour défendre le résultat tout en se privant de sa capacité à tuer le match au moment où Chelsea était le plus vulnérable a abouti à l’élimination du club…moins de 3 minutes plus tard.

C’est à la faveur de la règle des buts marqués à l’extérieur que Chelsea a pu se qualifier. C’est par KO technique que le PSG a perdu le combat.