Bleus : Faîtes-nous rêver, bon sang !
Vous l’avez vu et revu : c’est un exploit, un coup de génie, un coup de folie qu’il va falloir aux Bleus pour dominer l’Ukraine ce soir (21h). Pour la qualification, surtout, mais pour nous faire rêver, aussi.
Ce frisson disparu
Depuis combien de temps n’a-t-on pas réellement vibré avec l’Equipe de France ? Les larges victoires face à l’Australie (6-0) et la Finlande (3-0) nous avaient donné le sourire, mais pas transcendés. Non, la dernière fois, c’était ce but d’Olivier Giroud, égalisant rageusement face à l’Espagne en octobre 2012 (Koscielny avait concédé un penalty, tiens donc). Là, à ce moment précis, nous avions pu sentir cette fierté, cette joie indescriptible de voir notre nation se magnifier. Depuis, les Bleus ont alterné le bon et le moins bon, voire le mauvais. Moins d’espoirs placés en eux, plus de lassitude.
L’embuscade de Kiev
En allumant notre télévision vendredi soir, ou en allant en Ukraine pour les plus courageux, l’ambiance était partagée. D’un côté, cette espoir que tout se déroule « comme sur des roulettes » : bon tirage (enfin, c’était l’idée), bon match, et direction le Brésil. Et puis, de l’autre côté, la connaissance de ce vieux démon bleu, celui de décevoir quand on s’y attend le moins. Quand l’on en est venu à oublier que, potentiellement, l’Ukraine savait jouer au football. Attention, l’Equipe de France s’était préparée, étaient motivée. Mais pas assez. « Eux ont joué un match de qualification à la Coupe du Monde. […] Vous avez joué un match, c’est tout » a asséné Didier Deschamps à ses joueurs, juste après le match. Et c’est vrai.
Maintenant ou jamais
Ce « maintenant ou jamais » regroupe plusieurs choses. D’abord, basiquement, la qualification. Le train en direction de Rio passera ce soir, une seule et unique fois. Ensuite, la cohésion d’un groupe. L’occasion de faire un match ensemble, un vrai. Soudés et sans arrière-pensée individualiste. Enfin, l’amour. Oui, l’amour du public, le fameux, le nôtre. Car, si la France se qualifie ce soir, le spectateur fera table rase du passé. Peut-être pas complètement, il restera toujours des irréductibles, mais il oubliera ses déceptions. Si la France échoue, sans gloire, la tempête sera alors très proche, menaçante comme jamais. Mais là est une option que l’on n’imagine pas. Pas pour l’instant. Aujourd’hui, ce soir, le désir est le suivant : faîtes-nous rêver, bon sang.