Argentine : Boca plie le Superclassico en deux minutes
C’était l’affiche, le grand choc, le SuperClassico du football argentin, entre Boca Juniors et River Plate. Les deux équipes, leaders avec 24 points au coup d’envoi, s‘étaient donné rendez-vous àla Bombonera pour cette partie attendue de tous.
Comme annoncer ce matin, nous avons été invités par ce couple de Buenos Aires, Lorenza de River et Gaston de Boca. Dès notre arrivée dans leur grand appartement situé sur l’Avenida del libertador, à deux pas du Monumental de River, nous notons une ambiance tendue. Malgré tout, nous sommes accueillis comme des rois, avec une « picada » (un plateau de jambon cru, fromage,et autres charcuteries très répandues) et un Fernet (la boisson la plus fameuse d’argentine).
Un poteau partout malgré la domination de Boca
Nous nous installons dans un confortable salon, et rapidement les deux tentent de nous corrompre, en nous proposants des maillots de chaque équipe. Et c’est dans une ambiance de folie que les 22 acteurs entrent dans une Bombonera comble. Rapidement Boca se met enévidence, après un débordement , Monzon centre dans la surface, Pezzella se manque ce qui profite à Carrizo, mais Barrovero sort une première parade importante (7´). Les Xeneizes insistent et sont tout proches d’ouvrir la marque. Après un cafouillage dans la surface, consécutifa un corner de Carrizo, Osvaldo déclenche une frappe soudaine qui frappe le poteau d’un Barrovero battu sur cette action (9´). Comme si cet avertissement n’avait pas suffi, Pezzella est tout proche de tromper son propre gardien après un centre de Méli (21´). Petit à petit, les Millonarios sortent de leurs coquilles et sur un coup franc direct, Rodrigo Mora est tout proche detromper Orion, mais sa frappe passe de peu au-dessus (27´). Puis coup sur coup les deux équipes vont avoir la possibilité d’ouvrir le score. Sur un une deux avec Lodeiro, Carrizzo propose un centre en retraite qu’Osvaldo laisse intelligemment passerpour Chavez, seul au point de penalty, mais d’une manière incompréhensible, il ne trouve pas le cadre (29´). River réagit, et sur une contre-attaque, Gutierrez décale parfaitement Sanchez qui d’une somptueuse frappe de l’extérieur du pied trouve la barre d’Orion (33´). Calmé par cetavertissement, Boca gère tranquillement la fin de la première période, mais place un dernier coup d’accélérateur, malheureusement Carrizo ne trouve pas le cadre sur un centre de Chavez (41´). 0-0 à la mi-temps.
Nous en profitons pour demander l’avis de nos hôtes du soir. « On ne joue pas bien, on recule trop, les latéraux de Boca font ce qu’ils veulent. Ce n’est pas bon du tout, j’espère un recadrement. Sinon, nous allons finir par prendre un but. » nous raconte Lorenza. Gaston, malgré la bonne première mi temps de Boca , se montre méfiant, « On a eu quelques possibilités, mais on joue mal. Sans Gago au milieu on ne dispose pas de notre plaque tournante. On pourrait mener comme être mené, il faut faire plus. Il faut faire rentrer Perez et Gago au milieu ».
Un chef d’oeuvre tactique
Et comme si Marcelo Gallardo avait écouté Lorenza, River, revient avec de meilleures intentions et poses de gros problèmes à la défense de Boca avec un gros pressing qui empêche toute relance. En récupérant le ballon plus haut, les coéquipiers de Cavenaghi (sur le banc ce soir) se montrent bien plus dangereux. Rodrigo Mora, après une erreur de Burdisso, est tout proche de tromper Orion avec une frappe de demi-volée, mais le gardien Bosteros est vigilant (53´). Les Millonarios continuent leur excellent travaille et Rojas parvient à frapper au but, mais sans précision (60´). L’entraîneur de Boca voit le danger et effectue un changement. Fernando Gago remplace Chavez pour permettre aux siens de mieux tenir le ballon au milieu, et l’effet est immédiat. Sur un centre de …Gago, Maidana, repousse directement sur Lodeiro, qui d’un plat du pied fait placer un grand frisson dans le dos des visiteurs (64´). Dès lors, Boca Juniors dispose du ballon au milieu et River ne s’approche plus du but. Et l’entrée en jeu de Perez ne va pas arranger les affaires des hommes du nord de Buenos Aires. Après un nouvel avertissement par l’intermédiaire d’Osvaldo, Boca va trouver la faille. Bien lancé en profondeur, Osvaldo adresse un centre en retrait pour Perez, qui voit sa frappe ratée se transformer en un caviar pour Pavon , qui d’une frappe en force ouvre le score (1-0, 84´). Pas rassasié, Boca va doubler la mise deux minutes plus tard. Sur une talonnade géniale, Perez permet à Lodeiro de se présenter seul devant le gardien, mais celui-ci repousse sur…Perez qui a bien suivi et qui n’a plus que pousser le ballon au fond des filets (2-0, 86´). Gaston exhulte, tout comme la Bombonera alors que Lorenza se prend la tête à deux mains, comme les joueurs de River et se demandent encore ce qui vient de se passer.
Après un match assez moyen de la part des deux équipes, Boca Juniors a fini par l’emporter de manière assez logique grâce à son banc. Un banc qui sera titulaire jeudi soir, pour le match aller du 8e de finale de la Copa Libertadores. Si Boca Juniors reste invaincu depuis le début de la saison (15 victoires, 3 nuls), River vient de concéder sa troisième défaite, une semaine après celle infligée par Huracan lors de la SuperCopa Argentina.
L’analyse de Lorenza et Gaston
Notre couple est bien évidemment divisé après un tel résultat. « Nous étions informé que Gago et Perez pouvaient changer le cours d’un match mais pas comme cela. Cette défaite est logique, ils ont été plus fort sans mettre leurs 11 titulaires. Sans être défaitiste, je ne vois pas, comment nous gagnerons jeudi. Cette défaite fait mal » , en effet, Lorenza a raison, Boca Juniors a joué sans un bon nombre de titulaires comme Torsiglieri, Colazo, Gago, Perez, Calleri … Sourire aux lèvres ettout euphorique , Gaston danse dans son salon , « Ce n’est pas forcément la victoire du football, mais ce soir c’est la victoire d’Arrabuarrena (nldr : entraîneur de Boca Juniors) sur Gallardo ,quelle victoire tactique, une vraie leçon. Il était important de l’emporter ce soir pour rester leader et engranger de la confiance avant jeudi. Les trois entrants ont joué un rôle fondamentaux. J’espère une confirmation jeudi, même si ce sera un tout autre match ».
Le mot de la fin reviendra au vainqueur du jour, avec une touche philosophale, « Nous étions plus forts ce soir, mais en football la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, mais l’avenir semble radieux » .