Angleterre – Droits TV : My League is rich !
Des transferts nombreux, des gros montants… la Premier League est très active sur ce mercato. L’une des raisons : sa nouvelle richesse ! En effet, l’accord entre Sky, BT et la Fédération anglaise porte sur des droits TV à 7 milliards sur les 3 prochaines saisons, soit plus de 6 millions le match.
Mais les droits TV, kézako ? C’est l’ensemble des sommes fournies à une fédération en échange de la possibilité de diffuser les événements de ladite fédération, au niveau national, et international. Voici donc un tour d’horizon des grands championnats.
En Ligue 1, attribué pour 4 ans
La LFP profite des locomotives que sont le PSG et Monaco, et le montant des droits des saisons 2016/2020 est de 748,5 millions d’euros (contre 607 jusqu’à ce jour), déboursé par Bein et Canal +. La somme est répartie entre les clubs selon les critères suivant : la licence club intégrée (qui prend en compte les investissements du club dans les infrastructures et dans son organisation), le critère de notoriété (le nombre de diffusions en prime), le classement, et pour finir la part fixe (un peu plus de 6,5 millions par club en 2014/2015). A noter l’augmentation des droits de diffusion à l’international à 80 millions.
En Liga BBVA, variable
Les clubs négocient eux-même les contrats avec les diffuseurs. La somme annoncée est de 800 millions, dont 140 pour le Real et la même chose pour le Barça (48 pour Valence, 3e de ce classement). A noter que durant l’année un couac a éclaté entre la ligue, le gouvernement et le syndicat des joueurs durant la tentative de réglementation des droits TV, droits qui commenceront à être répartis suivant un modèle français plus égalitariste dès qu’un accord aura été trouvé.
En Bundesliga, attribué pour 4 ans
La Sky débourse 485.7 millions pour la diffusion nationale. Pour la diffusion internationale par divers diffuseurs, on note pour 2015/2017 un passage à 150 millions contre 50 millions précédemment. Les critères sont : nombre de diffusions en prime, résultat sportif et une part fixe.
En Série A et B, attribué pour 3 ans
Mediaset et Sky Italia dépensent 945 millions pour diffuser les matchs de championnat. Les critères sont : nombre de diffusions en prime, résultat sportif et une part fixe.
La Premier League, ce monde à part
Pour la Premier League, chaque saison les 20 clubs vont se répartir 2.33 milliards (!) de droits TV par saison pendant 3 ans. Pour les moins bons en maths, c’est 2.25 fois ceux de Série A, 3 fois ceux de L1 et 5 fois ceux de Bundesliga ! Sportingintelligence estime que suite aux accords, le dernier de BPL pourrait toucher 133 millions par saison (soit quasiment autant que le Real ou le Barça).
Dans l’idée l’écart entre les clubs anglais restent le même dans le championnat. Mais avec les clubs étrangers, un monde risque de vite se creuser. Le fair-play financier ne sera plus un frein pour les Anglais, les revenus des droits TV devenant gargantuesques. Ajoutons à cela le sponsoring généralement plus élevé outre-Manche (94 millions par saison versés par Adidas à Manchester United). La ligue anglaise devient autosuffisante, un bon parcours en C1 n’est plus nécessaire, les salaires et le prix des joueurs peuvent flamber, les erreurs de recrutement ne plombent plus les budgets, plus aucune obligation de vente. Manchester City n’a par exemple pas besoin de dégraisser pour recruter.
La Premier League risque donc de rester l’Eldorado pour les joueurs du monde entier, les clubs pouvant proposer des salaires conséquents dans le championnat ayant la meilleure visibilité au monde. Le hic concerne l’équipe nationale, déjà plombée par l’arrêt Bosman. Le fait de donner aux clubs de quoi inviter tous les bons joueurs du monde à la table ne les incitera pas à former les jeunes du cru. Seul l’avenir nous dira ce qui ressortira de ces droits TV colossaux.